L'amendement voté hier en commision, transforme durablement l'usage des titres-restaurant en élargissant leur validité à l'achat de tous les produits alimentaires en grande distribution. Initialement conçus pour soutenir le secteur de la restauration, ces titres perdent ainsi leur vocation première, s'indigne le Groupement des Hôtelleries et Restaurations. Cette redirection suscite une vive indignation parmi les restaurateurs, inquiets des conséquences économiques pour leur secteur déjà fragilisé.Pour Catherine Quérard, présidente GHR, cette décision marque un tournant inquiétant pour les restaurateurs. Elle déplore la perte de la vocation initiale des titres-restaurant, les qualifiant désormais de simples « titres alimentaires » et fustige l'ancienne ministre Olivia Grégoire, qui, selon elle, a « tué le titre-restaurant avec le soutien des députés ». Laurent Frechet, président des restaurateurs, alerte également sur les répercussions économiques de cette décision : confrontés à une baisse d'activité et une augmentation de leurs charges, les restaurateurs, déjà en difficulté, pourraient voir leurs finances se détériorer davantage. À titre d'exemple, la marge des restaurateurs est aujourd'hui, selon l'Observatoire Fiducial, de seulement 3 % de leur résultat. Les défaillances d'entreprises se multiplient : elles ont augmenté de 20 % dans la restauration au 3ème trimestre 2024 par rapport à 2023. La perte de chiffre d'affaires en titres-restaurant dans la restauration se chiffrerait à ce jour à près de 750 millions d'euros.
l'adoption de cet amendement est un scandale. Le titre-restaurant devient un titre alimentaire, il perd définitivement son objet. Olivia Grégoire vient de tuer le titre-restaurant avec le soutien des députés du Nouveau Front Populaire. C'est une honte venant de la part de l'ancienne ministre du tourisme , Catherine Quérard, Présidente du GHR
Ce glissement des titres-restaurant vers la grande distribution représente un transfert massif de revenus. En deux ans, la part des titres-restaurant utilisée dans les supermarchés a grimpé de 7,7 points entre le 4e trimestre 2022 et le 2etrimestre 2024 passant de 22,4% à 30,1%., faisant gagner à ce secteur plus d'un milliard d'euros, au détriment des restaurateurs et des commerces de proximité.
Catherine Quérard questionne les parlementaires : veulent-ils une France centrée sur la grande distribution, au risque d’asphyxier les restaurateurs et commerçants de bouche qui jouent un rôle essentiel dans l'économie locale et la vitalité des centres-villes ?