La version initiale du texte pour l'utilisation des titres-restaurant pour tous les produits alimentires, arrivée en commission, prévoyait une prolongation d’un an. Mais visiblement, un an, c’était trop peu pour certains députés, qui auraient préféré pérenniser la mesure, comme Olivia Grégoire et certains de ses collègues. Ils ont semble-t-il opté pour un compromis : deux ans. Décision qui devrait être saluée par les consommateurs, moins par les restaurateurs, qui, eux, voient rouge.
Du côté des syndicats, c’est l’indignation. Les professionnels, déjà malmenés par les crises successives, dénoncent une mesure qui détourne encore un peu plus les clients des établissements, avaient-ils fait savoir. Toujours est-il que les députés n’ont aucunement pris en compte leurs différentes propositions ou encore la tribune commune adressée par l'intersyndicale. Ironie du sort, ce vote intervient après une année déjà marquée par l’inflation et les difficultés du secteur à fidéliser sa clientèle. Pour les travailleurs, cette décision ressemble à une bonne nouvelle : titres-resto pour acheter pâtes, lait, fruits, légumes ou même une bonne bouteille de vin au supermarché ? Pourquoi pas ! Mais pour les restaurateurs, c’est une véritable concurrence déloyale, leur enlevant encore un peu plus d’oxygène dans un contexte déjà étouffant. Le texte doit encore passer l’étape du Sénat pour être définitivement adopté. Mais soyons honnêtes : vu l’enthousiasme unanime (75 voix pour, 0 contre) de l’Assemblée nationale, il serait surprenant que cette mesure ne soit pas validée. En attendant, les restaurateurs comptent bien profiter de cet intervalle pour hausser le ton.