Avec 30 millions de Français consommant chaque jour des produits de boulangerie artisanale, pour 14 millions de transactions générées, le secteur constitue une filière clé de l’agroalimentaire français en même temps qu’une destination essentielle de notre quotidien. 52 % de nos concitoyens achèteraient aujourd’hui leur pain chez un artisan boulanger indépendant, sans compter les multiples propositions gourmandes, viennoiseries, pâtisseries autres produits de snacking. « La boulangerie, c’est une cinquantaine d’ingrédients de base pour plus de 500 produits différents possibles proposés en boutique grâce à la créativité et le savoir-faire du boulanger », raconte Pascal Rigo, lui-même boulanger et entrepreneur à succès aux Etats-Unis avec ses enseignes La Boulange, rachetée par Starbucks en 2012, avant de se lancer dans l’aventure La P’tite Boulangerie, comptant plusieurs unités dans la région bordelaise. Il dirige aujourd’hui le Fonds de développement de la Confédération Nationale de la Boulangerie-Pâtisserie Française (CNBPF), qui lance aux côtés du distributeur Transgourmet et de l’association Bleu-Blanc-Cœur un partenariat pour le moins ambitieux. « Nous entendons faire de la ‘prévention passive’ en accompagnant les producteurs, les éleveurs et jusqu’au boulanger vers une alimentation plus saine et plus durable. Avec des produits vertueux labellisés Bleu Blanc Cœur qui font aujourd’hui référence, et une solution efficace et ambitieuse de distribution qui permette de massifier les approvisionnements, partout en France ».
En juin 2024, une grande consultation nationale de la boulangerie avait ainsi été menée par Make.org, une organisation mobilisation citoyenne, auprès des boulangers du grand public. Avec 8 000 répondants, elle aura permis de dégager cinq valeurs fondamentales pour le secteur : la transparence, le lien social, l’équité sur la chaîne de valeurs, la confiance et la santé. Et si la farine, ingrédient clé, est aujourd’hui plutôt bien valorisée dans le secteur, une réflexion globale sur le sourcing des autres matières premières s’imposait, du choix des fruits secs aux graines, en passant par les produits laitiers, les œufs ou encore le sucre… « Le travail opéré autour de nos gammes Transgourmet Origine, avec un assortiment de 4 000 produits dont une gamme de 1 500 labellisés bio qui continue d’enregistrer une belle croissance, a déjà permis de mettre en avant les producteurs et leurs terroirs », confiait Yves Cebron de Lisle, directeur général délégué du distributeur en France sur le salon Sirha. « Ce partenariat avec Bleu Blanc Cœur et le FNBPF constitue une nouvelle étape importante pour offrir des ingrédients vertueux aux boulangers ».
Née en 2000 de l’engagement collectif de producteurs, agronomes, consommateurs et professionnels de santé, Bleu-Blanc-Coeur est une démarche agricole et alimentaire durable, encouragée par les Ministères de l’Agriculture, de la Santé et de l’Environnement. Plus concrètement, l’association vise à améliorer la qualité nutritionnelle et environnementale de notre alimentation, en diversifiant et équilibrant l’alimentation des animaux avec des fourrages et des graines d’intérêts nutritionnels (herbe, luzerne, lin, féverole…). Elle fédère aujourd’hui plus de 7 000 éleveurs et 900 acteurs de la chaîne alimentaire ; avec le soutien d’une communauté grandissante de plus de 27 000 citoyens, dont 3 700 professionnels de santé et 1 000 métiers de bouche. Afin de célébrer la mise en place de ce partenariat tripartite, et diffuser la bonne parole auprès de la profession, une nouvelle publication estampillée « Pousse, une idée de la boulangerie artisanale de demain Matin » a d’ailleurs vu le jour et était notamment diffusée sur le stand de Transgourmet lors du salon lyonnais (qui a fermé ses portes lundi dernier). L’objectif, diffuser au maximum la bonne parole et toucher un maximum de professionnels visiteurs. « Si dans 5 ans, la grande majorité des ingrédients de nos boulangers sont vertueux, ce projet pourrait avoir un impact sur l’alimentation de 47 millions de personnes. Le jeu en vaut la chandelle », conclut Pascal Rigo qui espère voir l’initiative faire des petits.