Historiquement basé sur la franchise complète, KFC vient d’annoncer son intention de diversifier son approche en introduisant la location-gérance, comme l’a précisé Isabelle Herman en présentant le bilan 2024 et les projets 2025 de l’enseigne. Ce modèle hybride permettra aux investisseurs de gérer un restaurant avec un effort financier réduit (800 K€ contre 1,5 à 2 M€ en franchise classique), tout en ayant la possibilité de devenir propriétaires à terme. L’objectif est d’ouvrir entre 1 et 5 établissements sur ce modèle dès 2025, et une quinzaine d’ici fin 2026, en complément des ouvertures en franchise traditionnelle. Une stratégie qui vise à accélérer le déploiement du réseau dans un marché où la demande pour le poulet frit ne cesse de croître, mais où la concurrence est de plus en plus intense.
Tout en accélérant son développement dans un contexte économique marqué par des coûts tendus, KFC réaffirme son engagement en matière de qualité et de sourcing responsable. La marque maintient sa politique en faveur du fast-good, avec un accent particulier porté sur l’approvisionnement français, notamment en ce qui concerne la filière avicole. Aujourd’hui, près de 50 % des achats de poulet sont d’origine française, un choix stratégique malgré les pressions économiques, n'a pas manqué de souligner la directrice de l'enseigne. Par ailleurs, face à la pression sur le pouvoir d’achat et à une concurrence accrue sur les menus à bas prix, KFC a conservé une politique tarifaire attractive, en multipliant les offres promotionnelles comme la Mega Box ou les menus Crispy Deal à 5,95 €. Un parti-pris qui n’a pas empêché l’enseigne de développer aussi des offres premiums, avec des recettes en édition limitée qui ont rencontré un franc succès. La collaboration avec l’influenceur Yvick Letexier, alias Mister V a généré 1,2 million de burger vendus, tandis que l’association avec Burger King a dépassé les 500 000 ventes. Ces opérations témoignent de l’appétit du public pour des expériences culinaires innovantes et audacieuses qui vont pousser la marque à réitérer l'expérience.
Grâce à ce nouveau modèle de franchise en location-gérance, KFC se donne les moyens d’accélérer son expansion et ambitionne de battre son record d’ouvertures de 2023, où 40 nouveaux restaurants avaient vu le jour. Dès avril, l’enseigne étendra son offre végétarienne, rendant toutes ses recettes régulières disponibles en version veggie, pour s’adapter aux nouveaux comportements alimentaires (et répondre, par là-même, aux régimes spéciaux). La digitalisation reste un axe fort du développement de KFC, avec 4 millions de consommateurs ayant téléchargé l’application mobile et 2 millions d’utilisateurs actifs sur le programme de fidélité. L’expérience en restaurant est également un enjeu clé, avec des équipes challengées sur la satisfaction client. "La note Google est pour nous un indicateur essentiel de la perception de nos clients", souligne Isabelle Herman, qui s’est félicitée du classement Vasano, plaçant KFC comme l’enseigne la mieux notée sur Google. "Nous suivons de près ces avis, qui font partie des indicateurs de performance des restaurants. Des études montrent que la croissance du chiffre d’affaires est fortement corrélée à la note Google."
Parmi les autres avancées digitales, l’introduction prochaine de l’intelligence artificielle, dans les bornes de commande, couplée au programme de fidélité, devrait encore améliorer l’expérience client. Fort d’une certaine dynamique et d’un positionnement historique sur un marché porteur du poulet frit, KFC qui affiche un CA en hausse de près de 4 %, (à périmètre non comparable alors que la marque a ouvert 25 restaurants) évoque une fréquentation stable pour un ticket moyen de 18,50 € alors que la concurrence fait rage. La chaîne entend bien garder son leadership et accélérer son rythme de croissance tout en renforçant un peu plus son maillage en France grâce à cette nouvelle stratégie de développement.