SNARR
Communauté

Titres Restaurant. Une bataille perdue pour les restaurateurs, le Snarr appelle à continuer le dialogue

20 Juin 2025 - 780 vue(s)
Alors que le Gouvernement vient d’annoncer la pérennisation de l’usage des titres-restaurant en supermarchés à compter du 1er janvier 2027, la décision provoque l’indignation des professionnels du secteur. Le Syndicat national de l’alimentation et de la restauration rapide (SNARR) appelle à reprendre le dialogue pour trouver un équilibre entre défense du pouvoir d’achat des Français et survie des restaurateurs.

Coup de tonnerre chez les acteurs du secteur de la restauration. Véronique Louwagie, ministre du Commerce, de l’Artisanat et des PME, a annoncé le 17 juin dans les colonnes du quotidien Ouest-France, la pérennisation, à compter du 1er janvier 2027, de l’usage des titres-restaurant en grande distribution pour les “produits non directement consommables”. Elle précise vouloir aboutir “au plus vite” à un texte. Pour rappel, au début de l’année 2025, l’utilisation des titres-restaurant en supermarchés avait été prolongée jusqu’en 2027, en attendant une réforme plus globale. Depuis, des discussions avaient été entamées entre les pouvoirs publics et les acteurs du secteur, dans l’espoir de trouver un terrain d’entente. Les déclarations de la ministre ont donc eu l’effet d’une bombe chez les syndicats du secteur. Le Syndicat national de l’alimentation et de la restauration rapide (SNARR) dénonce ainsi une “annonce prématurée, qui perturbe le dialogue en cours”. 

Une situation compliquée 

Pour les partisans du maintien du titre-restaurant en supermarché, l’argument est de taille puisque la mesure est censée permettre aux Français de mieux faire face à la baisse de leur pouvoir d’achat. Une préoccupation que dit partager le Snarr, tout en rappelant que la mesure pèse lourdement sur un secteur déjà en difficulté. Au troisième trimestre 2024, le secteur de la restauration rapide enregistrait ainsi “une hausse de 20 % des défaillances d’entreprise.” Le syndicat souligne que “la part de marché de la grande distribution dans les titres-restaurant est passée de 22,4 % en septembre 2022 à 31,2 % en mars 2025, tandis que celle des restaurateurs a chuté de 9,2 points sur la même période.”

Un consensus est-il possible ?  

Pour Romain Girard, président du SNARR : « Des solutions équilibrées existent pour préserver à la fois le pouvoir d’achat des Français et la viabilité de nos 322 000 emplois directs. Il est essentiel d’aborder l’ensemble des sujets dans une démarche globale de modernisation du dispositif. » Dans cet esprit, le syndicat suggère d’élargir l’utilisation du titre-restaurant aux dimanches et jours fériés, ce qui permettrait selon lui, de « recentrer 15 à 20 % des titres-restaurant vers la restauration ». Une seconde piste est envisagée par la ministre elle-même, qui dit la prendre « très au sérieux » : l’instauration d’un double plafond journalier, différencié selon le type d’établissement. Mesure déjà testée au sortir du Covid. La ministre précise tout de même : “Nous devons aussi vérifier sa faisabilité juridique”.

Un espoir subsiste

La décision de l’exécutif de pérenniser l’usage des titres-restaurant en supermarchés était attendue, celle-ci répondant à une forte attente des Français. Selon une étude de la Commission nationale des titres-restaurant, 96 % d’entre eux étaient favorables à la prolongation du dispositif en 2024.  Pour les restaurateurs, l’espoir repose désormais sur l’adoption des mesures proposées, évoquées plus tôt. Mais également sur une éventuelle renégociation des taux de commission, qui subissent de fortes augmentations dénoncées comme « injustifiées » par le Snarr. Un point qui n’a pas été abordé par la ministre, mais qui pourrait être vu par les restaurateurs comme un geste du gouvernement au vu de leur situation. Si sur ces points l'avenir semble encore incertain, Véronique Louwagie, a tout de même annoncé la dématérialisation complète des titres-restaurant au 1ᵉʳ janvier 2027 afin, selon elle, d’alléger la “gestion très lourde” que cause le format papier pour les restaurateurs.
Si les réactions ont été très fortes, les déclarations de la ministre n’ont pour le moment aucune valeur juridique.

Théophile Eliot

Commentaires (0)
Les concepts Snacking
décrypter

Dans la même thématique