Les salariés apprécieront sans doute la nouvelle mais il n’est pas du tout certain que les restaurateurs français soient du même avis… Car les dernières annonces opérées par la ministre déléguée du Commerce, de l’Artisanat, et des PME, Véronique Louwagie, ne semblent pas aller dans le sens espéré par les associations professionnelles du secteur, comme le GHR, l’Umih ou encore le Snarr pour la restauration rapide. Le principal point de crispation concernait en effet l’utilisation possible des titres-restaurant par les salariés pour payer leurs courses alimentaires, notamment dans les circuits de la grande distribution. Ce dispositif avait été mis en place en 2022, à titre provisoire, en élargissant leur usage pour des produits non directement consommables (hors confiseries, alcool et aliments pour bébés et animaux), et ce pour lutter contre la baisse du pouvoir d’achat des Français dans un contexte inflationniste. La mesure avait été, depuis, renouvelée chaque année provoquant l’ire des associations de restaurateurs qui dénonçaient un détournement de l’usage premier du titre-restaurant et une fuite estimée de 1 Md€ en 2 ans au profit d’autres circuits que la restauration, grande distribution en tête. Le 19 juin dernier, Romain Girard, président du Snarr, appelait encore le gouvernement à « poursuivre le travail de concertation engagé » afin de trouver « des solutions équilibrées […] pour préserver à la fois le pouvoir d'achat des Français et la viabilité [des] 322 000 emplois directs » de son secteur. Un appel qui aurait, donc, fait chou blanc quand la ministre indiquait encore ce matin vouloir pérenniser cette disposition. D’autant que l’éventualité d’un montant plafond différencié selon les types de commerces, un temps évoqué par les restaurateurs, a également été rejetée.
Ainsi, le montant maximum actuel de 25 € journalier, actuellement en vigueur, devrait devenir la norme, et ce quel que soit le type de commerces. L’exécutif aurait, en effet jugé, qu’une distinction de plafond serait trop complexe à mettre en œuvre, la ministre évoquant même une « usine à gaz » en perspective. Et les possesseurs de titres-restaurants pourront prochainement les utiliser tous les jours de la semaine, y compris le dimanche (à l’exception seulement des jours fériés). Si le calendrier précis de cette réforme reste encore à préciser, la ministre a également acté la fin du titre-restaurant version papier à horizon février 2027. Seules les versions dématérialisées seront ensuite acceptées. L’idée sous-jacente du gouvernement serait d’ouvrir le marché des titres-restaurateurs, aujourd’hui dominé par 4 acteurs, à d’autres opérateurs alors que les taux de commissions pratiqués sont aujourd’hui dénoncés par les commerçants et restaurateurs.