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Hôtellerie-Restauration. Des défaillances d’entreprises alarmantes…

17 Juillet 2025 - 3700 vue(s)
Entre 2022 et 2024, le nombre de défaillances d’entreprises dans le secteur des Hôtels-Cafés-Restaurants aurait bondi de 62 % selon les chiffres dévoilés par le Groupement des Hôtelleries et Restaurations de France (GHR) qui tire la sonnette d’alarme.

Alerte rouge du côté des professionnels de l’hôtellerie-restauration qui voient pour beaucoup leurs résultats fondre aussi vite que neige au soleil ! Les représentants du GHR viennent en effet de publier des chiffres pour le moins inquiétants sur la santé des entreprises du secteur avec un nombre de défaillances qui s’envole. 5 358 défaillances avaient ainsi été recensées parmi les Hôtels-Cafés-Restaurants en 2022. En 2023, elles étaient au nombre de 7 990, soit un bond déjà de 46 %. Mais que dire de 2024 quand le GHR avance le chiffre de 8 714 défaillances d’entreprises, avec une nouvelle augmentation de 10 %. Au total, le nombre de défaillances d’entreprises dans le secteur HCR a augmenté de 62,6 % en l’espace de 2 ans, « étant ajouté que 2 entreprises sur 3 sont in fine liquidées », commente-t-on du côté du groupement professionnel. Rien ne laisse d’ailleurs présager une accalmie du côté du tsunami quand, sur le premier semestre 2025, 4 773 défaillances ont d’ores et déjà été enregistrées, soit une hausse supplémentaire de 10 % par rapport aux 6 premiers mois de 2024 !  « Cela fait plus de deux ans que je tire la sirène d’alarme et alerte les gouvernements successifs sur la très grande fragilité de la restauration française, deux ans que je leur demande de prêter attention à notre secteur. Les nouveaux chiffres des défaillances d’entreprises viennent le confirmer », assène sans détour la présidente du GHR, Catherine Quérard, qui se dit très inquiète.

Le projet de réforme du titre-restaurant de nouveau dans le viseur !

Les représentants professionnels insistent sur la situation particulièrement préoccupante de la restauration traditionnelle. Au terme du deuxième trimestre 2025, celle-ci enregistre une augmentation des défaillances d’entreprises de plus de 20 % par rapport au 2e trimestre 2024 ! « Ces chiffres sont la conséquence, d’une part, d’un net ralentissement de l’activité dans le secteur et en particulier dans la restauration, d’autre part, d’une augmentation des charges d’exploitation ». Ainsi en 2024, l’augmentation de 1% au total du volume de chiffre d’affaires serait à mettre au crédit uniquement de l’augmentation des prix pratiqués dans le secteur. Quand, dans le même temps, les charges d’exploitation continuent de peser en raison de l’inflation du prix des matières premières (+ 20 %), de l’énergie et des salaires. Dans ces conditions, selon l’Observatoire Fiducial, le résultat d’un restaurant est passé de 11 % en 2023 à seulement 3 % du chiffre d’affaires en 2024. Ainsi, un tel résultat ne permettrait plus aux professionnels de rembourser les dettes accumulées et encore moins les PGE qui restent dus depuis les affres de la crise Covid qui a fortement déstabilisé le secteur. Cette situation explique, en grande partie, l’explosion des défaillances dans la restauration et, surtout, inquiète pour le futur des entreprises qui n’ont plus accès au crédit. Le GHR cite ainsi les chiffres de la Banque de France précisant que seulement 4 hôtels sur 10 et 3 restaurants sur 10 sont éligibles à un refinancement. « Le secteur est en pleine crise et pour autant, rien n’est fait pour l’accompagner », s’impatiente Catherine Quérard, profitant de cette occasion pour condamner une nouvelle fois le projet de réforme de la ministre Véronique Louwagie, relative à l’utilisation des titres-restaurant. Le secteur serait ainsi « sacrifié par la Ministre de la Consommation qui veut pérenniser l’usage « tout alimentaire » des titres-restaurant, une mesure qui a déjà couté plus d’un milliard et demi d’euros à la restauration ». Rappelons que le GHR, comme plusieurs fédérations du secteur (Snarr, Umih) a claqué récemment la porte des négociations en communiquant son retrait des Assises de la Restauration et des Métiers de Bouche pour dénoncer un simulacre de concertation. « Il est urgent de mettre fin à cette hémorragie et d’amender d’ores et déjà le projet de loi de modernisation du titre-restaurant », réclame-t-elle donc.

 

Jonathan Douay Rédacteur en chef adjoint France Snacking
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