Je rentre dans l’établissement pour un café, tartine, jus d’orange.
Je dois 9,50 € je sors ma CB
– Ah ! On prend la carte qu’à partir de 12€.
Désolé mais je n’ai pas d’espèces sur moi
– Il y a un distributeur à 200 mètres jeune homme !
Je suis pressé, faites-moi une CB à 12 €
– Ah ben non ! Je vais vous faire un p’tit prix !!
Pourquoi vous ne prenez pas la CB en dessous de 12 € et pourquoi 12 € ?
– Trop de souci avec la banque
Ah bon !? Quels soucis ?
– Oh là là, vous n’imaginez pas mon brave monsieur !!! Et puis venez faire une caisse le soir, vous allez voir ce que c’est que d’avoir que des CB, l’espèce c’est plus facile à compter !!
Mais vous savez qu’en prenant la CB quel que soit la somme vous feriez plus de chiffre d’affaires ?
– Ce n’est pas trop notre objectif !
Il me fait une CB à 11,50 € du coup !!
La réticence à accepter la carte sur de petites sommes s’explique par les commissions bancaires. Sur les paiements par carte bleue (ou carte bancaire), elles correspondent aux frais que les commerçants payaient à leur banque à chaque transaction effectuée par carte. Il s’agit de 0,20 % par transaction pour une carte de débit et 0,30 % par transaction pour une carte de crédit. Ajout de 0,04 % si la carte est en opposition (dans certains cas). Ces taux varient selon le réseau de la carte utilisé et du type de carte (particulier, professionnelle, étrangère…). En pratique, les taux globaux (commission d'interchange + frais de réseau + marge banque) sont habituellement compris entre 0,4 % et 1 % pour la plupart des commerçants, parfois jusqu'à 1,75 % pour les petits commerçants ou pour certains secteurs à risque. Mais en réalité, refuser la carte crée un irritant client, surtout à l’heure du sans contact généralisé.
Mieux vaut intégrer ces frais dans la stratégie tarifaire ou négocier des conditions adaptées plutôt que de fixer un seuil arbitraire. Favoriser le paiement CB, c’est fluidifier le service et éviter de perdre des ventes par manque d’espèces.
Refuser une carte pour « éviter les soucis », c’est prendre le risque de perdre… bien plus que quelques centimes de commission.
Attablé au restaurant :
Lui : Et avec ça vous boirez quoi ?
Moi : « Une 1/2 eau plate »
Vittel ça vous va ?
« Oui parfait ! »
Pétillante ou pas ?
Même une commande simple peut se transformer en quiproquo si le personnel n’est pas à l’aise avec les usages. Ici, la confusion vient d’un manque de codes basiques. Une eau plate n’est jamais pétillante, la précision est inutile.
Former à la carte ne suffit pas, il faut aussi initier les équipes aux attentes concrètes des clients. Une mini-FAQ pratique en salle (« eau plate vs pétillante », « température ambiante », etc.) limiterait ces maladresses.
Clin d’œil final
Un mot mal employé peut créer un vrai malaise.