C’est un nouveau départ… dans la continuité ! Passé proche de la catastrophe au printemps dernier après son placement en redressement judiciaire par le Tribunal de Commerce, le Centre Culinaire Contemporain (CCC), créé il y a 7 ans, se dit prêt pour de nouveaux défis. Le projet de reprise, validé cet été, aura permis de sauvegarder 11 emplois de la structure. Chapeautée par le patron de l’entreprise spécialiste de la nutrition animale Valorex, Pierre Weill, la nouvelle société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) réunit industriels de l’agroalimentaire et collectivités locales (Région Bretagne, Rennes Métropole…). Elle a souhaité conserver l’ADN du CCC tout en remettant à plat les missions prioritaires du Centre : cours de cuisine aux particuliers, prestations de conseils (notamment autour de l’innovation culinaire) à destination des entreprises mais aussi les activités événementielles avec l’ambition de développer les locations de salles et des infrastructures du CCC pour des séminaires, a expliqué Audrey Potin, la directrice.
"Toute la chaîne, du producteur au consommateur, est convaincue qu’il faut changer les usages. Le CCC s’inscrira donc dans cette démarche", Audrey Potin, directrice du Centre Culinaire Contemporain.
Le seuil d’équilibre du projet a été fixé à 1,2 M€ alors que l’équipe entend faire mieux dès la première année (1,3 M€ de CA pour l’activité conseil/cours de cuisine, 200 à 300 k€ pour l’événementiel). « Cette structure ne devait pas couler, a ainsi résumé Pierre Weill, louant l’unicité du projet CCC et de ses missions. Nous avons donc mis en place un projet collectif passant par une nouvelle gouvernance et privilégiant la co-construction ». Le CCC entend ainsi être un lieu d’anticipation des mutations sociologiques de la filière alimentaire en s’intéressant de près aux composantes scientifiques mais aussi symboliques, anthropologiques, psychologiques, sociales de nos repas tout en y intégrant des notions aussi diverses que le goût, la nutrition, l’éthique, l’environnement… C’est pourquoi Audrey Potin a souligné la mission de production de connaissance d’intérêt général pour ce « Bâtiment Totem » au service du bien-manger. Chaque chef de projet apportera ainsi son expertise : étude et recherche, marketing stratégique, créativité culinaire, recherche et développement, communication… Sans oublier les talents des chefs issus de la gastronomie, de la restauration collective ou de l’industrie et les experts-associés du Centre (études ethnomarketing, design, technique de créativité, tendances culinaires, nutrition, photo et vidéo…). « Le projet était sans doute trop en avance sur son temps il y a 7 ans. Aujourd’hui, le marché est mûr pour de tels discours. Toute la chaîne, du producteur au consommateur, est convaincue qu’il faut innover par les usages. Le CCC s’inscrira donc dans cette démarche », a ainsi conclu Audrey Potin, pleine d’enthousiasme.