Fresh Burritos Timothee Tronet à propos du corona virus pour snacking
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#snackingunited. Timothée Tronet, Fresh Burritos 'Pas de CA, pas de charges, un trou d'air à traverser'

8 Avril 2020 - 5729 vue(s)
La crise du Covid-19 a placé à l'arrêt la plupart des réseaux. Pour le président-fondateur de la chaîne de Fresh Burritos et de ses 36 restaurants, invité de snacking.fr, il faut profiter de ce trou d'air pour se reposer et se repenser. C'est une opportunité pour prendre du recul sur son concept et sur les améliorations éventuelles à apporter.

Qui est Fresh Burritos ?  

Fresh Burritos compte 36 restaurants à date dont 13 en succursales et 23 en franchise. Fresh Burritos est le leader en France de la restauration mexicaine avec un positionnement premium. Le premier restaurant a vu le jour à Lille en 2011. Puis nous avons amorcé le développement à partir de 2013. Avant le confinement, nous avions prévu 4 ouvertures, 2 succursales et 2 franchises pour les mois d'Avril et de Mai. Ces ouvertures sont toutes décalées. Les ouvertures prévues au 2e semestre sont pour le moment maintenues.

Comment avez-vous réagi aux annonces de nos gouvernants et quelles ont été vos premières décisions ?

Nous avons décidé dès l'annonce du gouvernement de fermer complètement nos restaurants en succursale et de ne pas poursuivre en livraison. Seules 2 franchises restent ouvertes à date en livraison et réalisent entre 200 et 1 000 euros de chiffre d'affaires par jour. Les mesures du gouvernement sont certes drastiques mais justifiées. Notre priorité a été de faire don de nos stocks périssables à différentes associations dans la foulée de l'annonce. Aujourd'hui, notre travail consiste surtout à mettre en place et à suivre l'ensemble des mesures du gouvernement afin de limiter les dégâts financiers.  

Pourquoi fermer l’ensemble de vos enseignes d’autant qu’il y aurait de la demande via les plateformes de livraison ? Envisagez-vous d’en rouvrir certaines ?

Notre part du CA en livraison n'est pas assez importante pour ouvrir uniquement en livraison. Cela n'a quasiment aucun intérêt financier. Mais surtout, il y a aussi l'aspect social. Faire travailler nos équipes dans des surfaces réduites, cela peut comporter des risques de contamination. L'enjeu humain dans ce contexte prime sur l'intérêt financier.

Avez-vous placé vos collaborateurs en chômage partiel dans tous vos commerces ? Et sur le volet trésorerie, une action auprès de vos banques ?

La totalité de nos collaborateurs a été placée aux chômage partiel. Les demandes sont en cours auprès de la Direccte et nous croisons les doigts pour qu'elles soient toutes validées mais les premiers retours sont positifs, c'est un bon signe. Dans le cas contraire, cela aurait été un coup dur et nous aurions été dans l'obligation de contester en apportant des éléments supplémentaires à la Direccte.  Au sujet de la trésorerie, nous faisons le maximum pour geler nos dépenses face à l'absence total de CA. Nous sollicitons également les aides comme le prêt garanti par l'Etat. Mais attention cela reste un prêt et il faut garder en tête les remboursements à venir. Nous comptons donc y avoir recours dans la limite du raisonnable. 

Vous avez entamé une action auprès des foncières pour demander non pas un report mais une exonération des loyers ? Pourquoi cette démarche ?

Notre position est simple. Nous avons dû fermer et c'est un cas de force majeure. Cela nous semble incontestable. Nous trouvons injuste de payer de loyer pendant cette période. Ainsi, nous avons informé les foncières et bailleurs que nous ne pouvions régler les loyers dus pendant cette période. Pour l'instant, les foncières divergent et leur position ne paraît pas définitive. Nous discutons régulièrement. 

Quels vont être, selon vous, les effets de ce tsunami sans précédent sur la profession ?

Les aides et les mesures vont mettre sous perfusion des établissements qui étaient déjà en difficulté. A court terme, il est probable que ces établissements subsistent mais à moyen terme, il faudra rembourser ces aides et il risque d'y avoir de nombreuses fermetures à ce moment-là. Nous nous attendons donc à une accélération des fermetures à horizon 2021. Cela sera amplifié par la densité concurrentielle de plus en plus importante sur notre secteur. En ce qui nous concerne, nous restons optimistes. Notre niveau de CA moyen et de rentabilité est suffisant pour avoir un peu de marge de manœuvre dans ce type de contexte. 

 

Si vous aviez des conseils à transmettre à des nombreux restaurateurs dans l’angoisse d’aujourd’hui et de demain ?

La priorité est aujourd'hui de lister chaque poste de dépense et d'engager des négociations. Vous ne faites pas de CA, il faut que vous soyez en mesure de ne pas avoir de charges en face. Il faut, autant que possible, vivre cette période comme un trou d'air (pas de CA, pas de charges). Il faut aussi tirer profit du temps imparti pour se reposer et penser à votre projet. C'est aussi une opportunité pour prendre du recul sur son concept et sur les améliorations éventuelles

Comment envisagez-vous cette sortie de crise ?

La façon dont va reprendre la consommation fait débat. Certains estiment qu'il y aura un fort rebond. D'autres voient une reprise en douceur avec les stigmates du confinement encore présents dans l'esprit des clients. Nous nous adapterons.  Personnellement, je pense qu'il faut en effet s'attendre à un été difficile. La période est inédite et il me paraît prudent de ne pas faire preuve d'un optimisme démesuré. La vraie reprise aura probablement lieu en Septembre

 #snackingunited

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