En publiant son étude « les FoodTech à l’horizon 2020 – Food Delivery, Kits à cuisiner, e-commerce de proximité…, quelle évolution du jeu concurrentiel et perspectives pour les acteurs », Xerfi jette un pavé dans la mare. Selon le cabinet d’étude, la galaxie FoodTech est en ébullition avec un engouement exceptionnel qui se traduit par une multiplication des acteurs, une accumulation des levées de fonds mais aussi un taux de défaillance qui s’établit à 28 % et plusieurs incertitudes quant à l’avenir. Une viabilité des business model qui est en question et qui laisse augurer des consolidations inéluctables à venir notamment sur le terrain de la livraison où seuls 2 ou 3 acteurs maximum devraient subsister. Sans compter les appétits d’Amazon qui nourrit de grandes ambitions en alimentaire et qui pourrait, s’il décidait de s’installer en France, redistribuer entièrement les cartes.
Quoiqu’il en soit, le chiffre d’affaires du marché français devrait quintupler en 4 ans, en passant de 200 M€ en 2016 à 1 md€ à horizon 2020. Une hausse exponentielle qui touche tous les segments étudiés par les experts de Xerfi, et en particulier ceux de la restauration virtuelle et l’économie collaborative. Sur les 7 segments décryptés par Xerfi, après la restauration virtuelle qui reste la plus prometteuse, arrivent ex-aequo les sites de livraison, les plateformes circuits-courts, des applications de réservation en restauration et des FoodTech de l’économie collaborative et anti-gaspillage.
Si l’étude souligne les moteurs de la FoodTech et les nouvelles pistes de rentabilité qui se dessinent avec l’optimisation possible du fait du traitement du big data, elle ne manque pas de pointer du doigt les différents freins face au manque de stabilité du modèle et les risques face à un panier moyen en baisse et des commissions tirées vers le bas. Sans compter que la course à la taille critique est gourmande en capitaux, en équipes et en technologie et que les sources de financement sont appelées à se tarir face à des investisseurs plus sélectifs qui se tourneront inéxorablement vers les marchés les plus matures. Autre grande inconnue, l’incertitude qui plane sur le statut des livreurs sur lequel repose une grande partie du modèle. Qu’en serait-il si l’Etat devait leur consentir un statut de salarié ? Un éclatement du business model et la mort de bon nombre d’acteurs de la FoodTech, prévient Xerfi.