Ovni dans la galaxie des cuisines fantômes comme nous l’expliquions dans notre dossier sur les Dark Kitchens, la startup SmartKitchen, créée en 2020 par deux ex de Sushi Shop, Adrien de Schompré (confondateur et DG) et Gwénael Robert (Chief Digital Officer), rejoints par Grégory Nadjar (ex-COO international de l’enseigne) a bien l’intention de faire sa place sur ce marché naissant et foisonnant des restaurants digitaux. Un projet qui a séduit des entrepreneurs et Business Angel auprès desquels la startup vient de lever 10 M€.
Des investisseurs qui ont misé sur un autre modèle que celui développé par la plupart des acteurs opérant aujourd’hui sur ce segment. En effet, SmartKitchen n’a pas misé sur des marques virtuelles mais se présente comme le porte-drapeau digital de restaurants physiques existants. « Notre identité passe par celle des marques que nous représenterons partout sur le territoire et en Europe en tant que master franchisé digital, porte-étendard de restaurants physiques dont l’activité première reste l’accueil de clients dans leurs établissements. Ils nous confient leur activité livraison tout simplement », explique à snacking.fr, Adrien de Schompré. En bref, SmartKitchen conçoit des cuisines aux process spécifiques pour la livraison, y installe les marques partenaires et les exploite avec ses propres équipes et sa technologie d’optimisation opérationnelle duplicable d’un site à l’autre, à l’image d’un franchisé, selon le cahier des charges de chaque restaurateur. 7 marques (pour le moment) figurent aujourd’hui, quasiment toute en exclusivité, dans son portefeuille : PNY Burger, Grazie, Bambou, Matsuri, WAJ, Island Poké et Frenchie To go du chef étoilé Grégory Marchand, qu’elle va représenter partout en France, en livraison. Pour le cofondateur de SmartKitchen, le succès à long terme du modèle des dark kitchens, reposera non pas sur des marques virtuelles mais, au contraire, sur la notoriété et l’histoire « réelles et référentes » de griffes qui ont fait leurs preuves dans leur domaine et dans l’excellence opérationnelle.
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Déjà aux commandes de 3 cuisines à Paris, Boulogne-Billancourt, Levallois-Perret et dès le 22 avril à Lille et un CA annuel embarqué de près de 3 M€ par unité (4,5 M€ attendus à maturité), SmartKitchen a bien l’intention de gagner rapidement des parts de marché et de se déployer vite, d’abord en France puis en Europe en s’appuyant sur une quinzaine de jeunes talents qui les ont rejoints, issus notamment de Deliveroo, Compass, Big Mamma ou Sushi Shop. Pour se donner les moyens de leurs ambitions, les fondateurs pourront compter sur les 10 M€ levés, le soutien de leurs actionnaires (notamment BMF, le Family Office des frères Bertini) qui leur permettront, avec un levier bancaire, de disposer de 20 M€ d’investissement sur l’année. De quoi ouvrir, comme ils l’ont programmé, dans un premier temps, une dizaine de cuisines supplémentaires notamment à Bordeaux, Nantes, Lyon, Strasbourg, Nice ou encore Montpellier et donner, par là-même, un rayonnement national aux marques figurant dans leur écrin. Mais l’hexagone n’est pas le seul terrain de chasse de SmartKitchen qui vise déjà l’Europe et qui, pour cela, travaille à une nouvelle opération de levée de fonds prévue avant la fin d’année.