Le paiement par carte bancaire biométrique, sans contact et au-delà de 50 € : c’est pour la rentrée 2021 !
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Le paiement par carte bancaire biométrique, sans contact et au-delà de 50 € : c’est pour la rentrée 2021 !

3 Septembre 2021 - 29394 vue(s)
MasterCard vient d'annoncer la fin progressive de la piste magnétique sur ses cartes bancaires après plus de 50 années de bons et loyaux et services. Déjà, les banques, (BNP Paribas et le Crédit Agricole, en tête) misent dès la rentrée sur la biométrie pour assurer une meilleure sécurité et fluidité des transactions. En quoi la biométrie va-t-elle modifier les paiements, mais aussi les moyens de choisir ses produits dans le secteur de la food ?

« Vous paierez comment ? », dit le restaurateur, « Avec les doigts ! », répond le client. Si cette conversation ne vous est pas encore familière, il se pourrait bien que dans les semaines et les mois à venir elle le devienne, ce qui risque de révolutionner quelque peu nos relations commerciales… physiques mais aussi en e-commerce. Plébiscité en raison de la fluidité du paiement et de la réduction des contacts physiques, le sans contact représente désormais la moitié des paiements par carte contre un tiers avant la crise, note le rapport annuel de l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement publié en juillet 2021 sous l’autorité de la Banque de France. Une adoption massive qui a notamment été possible par l'augmentation du plafond de paiement de 30 à 50 euros en mai 2020, au cœur de la crise sanitaire de la COVID-19.

La carte bancaire biométrique et sans contact, en pratique :

Le consommateur remplace le code PIN de la carte à puce par une identification biométrique via un capteur d'empreinte digitale, intégré dans le support plastique de la carte comme il peut le faire lors d’une identification ID sur son mobile. Cette technologie présente un avantage clé : elle ne suscite aucune modification dans la chaîne de traitement du paiement et elle est compatible avec tous les terminaux qui acceptent le sans contact, ce qui ne change rien pour le restaurateur. Par contre, elle permet de dépasser le plafond des 50 € instauré en mai 2020. Elle est également compatible avec le e-commerce, privilégiant ainsi la sécurité des paiements et la fluidification du service aux heures de rush le midi et aux instants de consommation tels que le café en take away du matin. Soit des moments où le consommateur est le plus pressé et entend bien satisfaire un besoin fonctionnel. Ce système est disponible, pour l’instant, pour les cartes VISA Premier et Gold déjà payantes. Le consommateur doit alors s’acquitter d’une cotisation annuelle de 24 € supplémentaire, soit 2 € par mois pour en profiter. Mais, le paiement via la biométrie va tendre à se démocratiser… nous promet-on…

Concrètement, la carte bancaire biométrique est équipée d’un petit lecteur d’empreintes digitales sur lequel le client appose son pouce en même temps qu’il approche sa carte du boîtier de paiement. Gestuellement, cela ressemble au déverrouillage via la touche fingerprint du smartphone. D’ailleurs, ce sont les entreprises du numérique – Google et Apple en Occident – qui sont à l’origine de la démocratisation de la biométrie comme système d’authentification. Le capteur d’empreintes sur la carte est alimenté soit par une petite batterie interne (pour la carte de Thalès proposée par BNP Paribas - vidéo ci-dessus) soit en utilisant directement l’énergie du terminal de paiement (pour la carte de Giesecke+Devrient distribuée par le Crédit Agricole). D’autres banques françaises travaillent aussi sur la carte biométrique, dont la Société Générale. « La seconde génération de produits nous semble très prometteuse en termes de fonctionnalités, de performances et de tarifs », explique ainsi à MoneyVox la banque rouge et noire…

Les transactions mobiles et l’utilisation des cartes bancaires en France

Voici, en quelques chiffres-clés glânés au travers de plusieurs études, comment s'articulent les préférences des consommateurs en matière de transactions mobiles et pour l'utilisation de leurs cartes bancaires : 

  • 50 €, le seuil de paiement sans contact par la carte bancaire instauré en mai 2020 (4)

  • 50 % sont prêts à utiliser le paiement mobile sans contact en magasin (1)

  • 56 % font confiance aux banques loin devant les Gafam pour choisir une solution de paiement mobile (19 %) (1)
  • 20 %, la croissance du paiement mobile en France en 2 ans (2)

  • 67 % privilégient la carte bancaire comme moyen de paiement pour des achats en ligne (2)

  • 9 % des Français ont déjà utilisé le paiement mobile sans contact (2)

  • 60 % des transactions CB inférieures à 50€ ont été réalisées en magasin en mode sans contact en 2021 (3)

  • 20 % des consommateurs déclarent que c’est à l’occasion de la crise sanitaire qu’ils ont pour la 1re fois utilisé le sans contact (3)

  • 93 % des utilisateurs réguliers ont utilisé le paiement sans contact encore plus fréquemment depuis la crise pandémique (3)

(1) Kantar World Panel « Baromètre du paiement mobile en 2021 »

(2) Statista "Baromètre de la carte bancaire en France"

(3) Observatoire des Cartes Bancaires 2020/2021

(4) l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement juillet 2021

Les banques veulent sauver la carte bancaire de l’offensive du paiement mobile portée par les GAFAM, car le smartphone permet de dépasser le plafond du sans contact…

La carte bancaire biométrique n’est pas la seule façon de contourner le plafond du sans contact de 50 euros par transaction. Les applications de paiement mobile, qui nécessitent d'approcher son smartphone du terminal de paiement, le permettent aussi et gratuitement. Elles sont encore bien moins utilisées que la carte bancaire (elles ne représentent que 9 % des transactions en 2021 selon Statista, alors qu’elles progressent beaucoup plus vite dans les autres pays européens, outre Atlantique et en Asie). Il faut dire que la carte bancaire bénéficie de l’antériorité et de la préférence des consommateurs, en France. « Le mobile commence à émerger en France avec une progression de plus de 20 points en deux ans, nous confie Michael Giaj, Manager Insights x Data Expertise Brand chez Kantar Insights qui a publié une étude sur le paiement mobile et le transfert d’argent en avril 2021 pour le compte de la solution française Paylib, « Mais les clients ont l’habitude de la carte qui reste un bon format. Historiquement, il y a peu de moyens de paiement qui ont été définitivement remplacés par un autre. Le marché tend donc plus vers une multiplication qu’une unicité des moyens de paiement où le sans contact, lui, a un avenir certain avec le développement technologique qui va avec », conclut-il.

La biométrie : un outil d’authentification et d’identification sur lequel compter à l’avenir ? 

La CNIL définit la biométrie comme « l’ensemble des techniques informatiques permettant de reconnaître automatiquement un individu à partir de ses caractéristiques physiques, biologiques, voire comportementales ». Les données biométriques sont, par conséquent, strictement personnelles et ont la particularité d’être uniques et permanentes. Grâce aux données récoltées, l’entreprise peut ainsi déterminer l’identité d’une personne, et l’enjeu principal réside bien dans la protection de ces données, qui sont on ne peut plus personnelles. Le secteur bancaire est bien conscient que le respect du règlement du RGPD est obligatoire avant de lancer ce nouveau service. D’ailleurs, les banques (BNP Paribas et le Crédit Agricole pour l’instant) l’ont bien compris. Ainsi, afin de récolter les fameuses empreintes, elles convient le bénéficiaire en agence et l’informent de la manière dont elles seront stockées ou bien adressent un boîtier spécial pour enregistrer les fameuses données… Tout est dans la confiance et le confort que le conseiller financier peut apporter au consommateur. Combien de restaurateurs, à l’heure actuelle, doivent trouver des arguments à leurs clients lorsqu’il s’agit de collecter leur pass sanitaire via l’application Tous Anti Covid et qu'ils doivent se justifier ?

 

L'avis d'Umameet : 

A la différence d’un smartphone qui est devenu en une décennie l’outil shopping universel, celui-ci reste très personnel et nous appartient. L’utilisation du capteur biométrique (Touch ID ou Face ID) est bien entrée dans nos usages, sauf que nous ne confions jamais notre smartphone. Pourtant, dans d’autres pays moins regardants, la biométrie est déjà bien installée : reconnaissance de l’iris pour un passeport biométrique en Asie (au Japon, en Corée du Sud, pour ces pays où la technologie est bien plus en avancée), reconnaissance vocale, reconnaissance faciale… les enjeux sont multiples et intéressent particulièrement la restauration rapide où la gestion des flux est primordiale pour développer aussi son business. Imaginons une borne de commande en ligne où le consommateur se connecte grâce à son empreinte digitale : il accède à ces produits préférés grâce à un parcours personnalisé, ce qui est très favorable à sa valeur perçue, et aussi pour le restaurateur qui fluidifie d’autant son service. Certes, une nouvelle ère plus personnelle grâce au digital se dessine… et le destin du snacking est étrangement lié à celui de la technologie en qualité de premier adopteur, au même titre que le retail. Mais ne serait-ce pas un bon effet de cette pandémie, finalement, à la condition, cependant, que l’argent nous brûle les doigts ?

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