Communauté

Le flexitarisme : comment concilier responsabilité et plaisir dans l’assiette.

17 Février 2016 - 9153 vue(s)
Végétarien, végétalien, vegan, sans gluten, sans lactose… Parmi les multiples termes désignant les variations des régimes alimentaires et la limitation de la consommation de produits animaux, un néologisme tend à faire de plus en plus parler de lui : le flexitarisme, la contraction de végétarisme et de flexible.

Une tendance évoquée lors d’un débat introduisant de nombreux experts lors du foodhackathon 2016. Véritable mouvement porté par les défenseurs d’un mode de vie « healthy » et responsable, il désigne les personnes végétariennes à temps partiel qui savent parfois se faire plaisir avec des aliments d'origine animale.

Selon Marie Laure Hustache (saf agr'iDées), un think tank qui a récemment publié la Note « Bien manger, cela s'apprend et prend du temps »,  « la nécessité de manger moins de viande et de poisson fait de moins en moins débat : l’humanité n’a jamais été aussi carnivore qu’à l’heure actuelle, et les conséquences sur le bien-être animal et la santé des individus sont multiples... sans compter l'impact sur le budget familial, puisque viande et poisson sont parmi les produits alimentaires les plus chers.  Concrètement cette souplesse permet aux consommateurs de naviguer entre les différents courants, sans pour autant adopter des régimes trop stricts qui peuvent en refroidir certains... De plus, le flexitarien souhaite particulièrement se faire plaisir quand il consomme de la viande. Il a alors tendance à l'acheter chez son artisan boucher ou bien directement à la ferme afin de pouvoir partager l'histoire du plat consommé dans un esprit particulièrement festif».

Olivier Allais (Alimentation et Sciences sociales, INRA) confirme que « cette tendance est d’autant plus prégnante que le flexitarisme séduit une couche de la population occidentale de plus en plus importante. Ils seraient de 15 à 20 % des Millenials (les 18/34 ans) à avoir sauté le pas et près d’un tiers des français seraient prêts à suivre ce régime alimentaire selon l’étude Opinion Way.»

Si de plus en plus Français penchent pour le flexitarisme, les spécialistes ont également souligné les bonnes perspectives pour le l’alimentation nomade et la restauration rapide « Nous aurons encore moins de temps à consacrer, demain, aux repas en semaine le midi comme le soir et le week-end sera, alors, un rare moyen de rétablir la cohésion familiale.», a rappelé Florence Servan-Schreiber (Dîner de Kifs), auteur de recettes positives et conférencière.

(openfoodfacts : comment lire attentivement son étiquette)

 

D’autant que notre mode de vie urbain fait que de plus en plus de personnes mangent seules et plus vite, en dehors de leur domicile, autour d’une offre issue de la restauration rapide qui heureusement s’améliore.  « Tenir compte du tissu local, proposer une restauration élaborée à partir de produits frais, le consommateur souhaite aujourd’hui connaître la traçabilité des produits qu’il consomme », a rappelé Stéphane Gigandet  représentant d’Open Food Fact, une base de données sur les produits alimentaires faite par tout le monde, pour tout le monde.

L’innocuité de nos aliments une préoccupation en pleine progression.

Avec un temps disponible de de moins en moins élastique, les produits transformés ont le vent en poupe à contrario des produits frais et bruts. « Le développement de produits à assembler chez soi, les solutions qui permettent d’écouter les temps de préparation et de cuisson, la restauration livrée sont autant de leviers de croissance dans le secteur de l’alimentation », a ajouté Nicolas Valance, coordinateur du programme openfoodproject initié par le Groupe SEB.

 

Qu’en retenir ?

  • De bonnes prospectives pour les commerces du snacking et la restauration nomade.
  • Notre mode de vie va devenir de plus en plus frénétique et connecté : n'oubliez pas que 53 % des français utilisent leur smartphone en retail (Etude IFOP 2016).
  • La traçabilité, l’innocuité, sont les nouveaux mots d’ordre de notre mode de vie de demain à coupler à des solutions et des services orientés vers l’expérience utilisateur.
  • A nous, restaurateurs, de savoir valoriser nos actions et nos choix pour garantir un monde meilleur.

Article mis à jour le 18/02/2016

Pascal PERRIOT @perriot_pascal/UMAMEET pour Snacking.fr.

Commentaires (1)
Gravatar
Par Cléa Molette le 18/02/2016 à 12:46
Enfin un terme pour expliquer le régime alimentaire des millenials ! Oui nous limitons notre consommation de viande, si peu qu'on pourrait nous nommer végétariens, mais nous prenons plaisir à en manger un bout d'une extrême qualité. La réflexion est simple, ces flexitariens ne veulent que de la qualité ! Et si nous devons presque éliminer un aliment de notre consommation car trop cher, et bien nous sommes prêts à le faire. Bravo pour cet article !
Les concepts Snacking
décrypter

Dans la même thématique