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Restauration rapide, une année 2018 en demi-teinte

4 Mai 2019 - 13090 vue(s)
Après un très bon cru 2017 qui avait permis à la restauration rapide de confirmer une belle reprise, 2018 s’est terminée sur un bilan mitigé. La fréquentation a dévissé de moitié, pénalisée par les conditions météo défavorables du début d’année et la crise des gilets jaunes de novembre et décembre. Dans un climat économique dégradé et une confiance des consommateurs qui ne cesse de s’effriter, la restauration rapide doit, pour autant, se réinventer face à un consommateur encore plus zappeur, toujours plus digitalisé et en attente de transparence et d’engagement.

Avec un moral des ménages tombé au plus bas en décembre, depuis 2014, et une économie française qui montre des signes d’essoufflement (+ 1,5 % de la croissance du PIB en 2018 vs + 2,2 % en 2017), la restauration hors domicile dans son ensemble a marqué le pas.

Si la rapide résiste toutefois mieux que la restauration avec service à table en gagnant 41 millions de visites (soit + 1,2 % vs 2017) sur un marché total (RHD) de 56,1 md€, selon le cabinet NPD Group, c’est quand même moitié moins que l’année précédente. « La fin d’année avec le mouvement des « gilets jaunes » et le contexte social mouvementé, ont eu un impact très négatif sur le marché de la restauration », souligne Maria Bertoch, Food Service Industry Expert chez NPD Group. Et l’observatrice de rappeler les autoroutes bloquées, les centres commerciaux déserts, les lieux touristiques fermés sur cette période. Les belles performances enregistrées sur certains trimestres de l’année ont été pour beaucoup, gommées par le trou d’air de la fin 2018. Si la rapide sort quand même son épingle du jeu, explique NPD Group, c’est notamment grâce à la bonne santé des burgers, des coffee shops, du retail (rayons snacking des GMS) et du segment ethnique.

Le snacking, protéiforme, infuse tous les circuits de restauration

« Le snacking est aujourd’hui partout, sur tous les circuits. Il n’est pas seulement un mode d’alimentation, ce sont des produits, des lieux, des instants de consommation, des codes et des comportements », a résumé en substance Nicolas Nouchi lors de la présentation de sa synthèse sur l’évolution de la restauration rapide en amont du salon Sandwich & Snack Show.

En 10 ans, le chiffre d’affaires du secteur a progressé de 160 % en passant de 7,3 Md€ en 2007 à 19 Md€ en 2018 pour 41 000 établissements recensés contre 21  000 points de vente une décennie plus tôt. Et si l'on ajoute les circuits alternatifs, on tombe à 90 000 adresses.

Pour preuve, notre 1er classement 2010 des 40 majors de la restauration rapide totalisait alors un CA de 6,8 Md€. En 2018, sur ce même périmètre des 40 (même si notre palmarès s’est étendu aux 70 premiers groupes), on enregistre 11,8 Md€ de volume d’affaires.

Une consolidation du secteur

2018 s’est distinguée par un mouvement de consolidation du secteur porté par des financiers et des groupes industriels. Au printemps, le fonds belge Kharis Capital qui détient le réseau Quick en Belgique, la master franchise de BK outre-quiévrain mais aussi en Pologne et en Italie, ouvrait le bal en rachetant O’Tacos (186 restaurants à fin 2018). Autre opération majeure de l’été, le rachat par le polonais Amrest, de la chaîne Sushi Shop (145 points de vente dont 120 en France). Le groupe qui détient aussi la master franchise de Pizza Hut en France et une soixantaine de restaurants KFC, pèse selon nos estimations près de 215 M€ de CA. En milieu d’année également, le financier Bridgepoint (propriétaire de PRET A MANGER) entrait au tour de table de Burger King France avec une participation minoritaire. En fin d’année, on apprenait le rachat du groupe Rush (Maison Pradier, Roberta, CDevant) par le propriétaire de La Croissanterie, le fonds CM-CIC Investissement aux côtés des cadres. L’ensemble pesait en proforma fin 2018, 135 M€ pour 263 points de vente. Et début 2019, Hana Group à la tête de 920 points de vente dans le monde (dont 280 en France avec Sushi Gourmet) accueillait à son capital Permira et à l’heure où nous bouclons, l’issue des négociations est proche pour la reprise d’Areas (Elior Group). 2 fonds d’investissement et industriel seraient dans la balance... lire la suite sur le magazine en ligne (voir ci-dessous). 

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