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Etude Gira, une envolée exceptionnelle pour la restauration en 2018

22 Mai 2019 - 10922 vue(s)
Avec une poussée de 5,8 %, la restauration a connu une année exceptionnelle affichant 95 md€ de chiffre d’affaires. Tous circuits confondus, le secteur a servi 10,7 milliards de repas dont 8,3 mds pour la seule restauration rapide et vente au comptoir, selon l’étude Gira qui vient de paraître.

« On n’a pas vu de tels taux de progression depuis plus de 10 ans ». Pour Bernard Boutboul qui commente les grandes lignes de son étude Restauration 2018 – Consommation Alimentaire Hors domicile, le millésime 2018 est exceptionnel en matière de performances. L’expert qui a passé au crible la Consommation Alimentaire Hors Domicile dans un rapport de plus de 300 pages, a chiffré à 95 md€, l’activité générée par la restauration commerciale, la restauration collective, la restauration hôtelière, la restauration automatique et les circuits alternatifs (Boulangerie, GMS/Proxi…) qui ont servi 10,7 milliards de repas pour un prix moyen de l’ordre de 8,87 € (contre 8,78 € en 2017). « Sur l’ensemble des repas servis, la vente au comptoir (VAC), pèse plus de 77 % du total à 8,3 mds de repas », rappelle Bernard Boutboul qui évoque un CA de 53,63 md€ pour la VAC contre 41,37 md€ pour la SAT.  Parmi les segments les plus dynamiques, les circuits alternatifs enregistrent une croissance de 9,6 % (14,15 md€ de CA) devant la restauration commerciale (+ 5,70 % à 53,56 md€ de CA). Une bonne santé qui place dorénavant la France sur le même niveau que l’Espagne ou l’Italie avec 1 repas sur 6 pris hors domicile. 

La multiplication des acteurs et la bonne santé du secteur permettent une année exceptionnelle pour la restauration hors domicile. 

Un secteur boosté par les acteurs émergeants

Si la restauration va bien, notamment la rapide, c’est parce qu’elle est portée par la multiplication de nouveaux acteurs tandis que, dans le même temps, le taux de défaillance d’entreprise dans le secteur est en baisse. « Les consommateurs sont de plus en plus contraints de manger hors domicile avec un temps de prise qui se raccourcit, la vente à emporter qui se développe au même titre que la livraison qui explose. De quoi booster la VAC », explique Bernard Boutboul qui évoque aussi des Français qui cuisinent de moins en moins le soir et le we. Un phénomène qui favorise a consommation hors domicile dont profitent surtout les GMS/Proxi. L’expert pointe le manque de présence de la restauration sur cet instant de consommation et le potentiel de croissance énorme qui existe.

Un engagement nécessaire

Dans son étude, le cabinet Gira qui fête ses 30 ans et revient sur 3 décennies de restauration, souligne des signaux forts adressés par les consommateurs de plus en plus engagés. « Ils veulent donner du sens à ce qu’ils mangent. Ce qui est un souhait chez les générations plus âgées est une exigence chez les plus jeunes ». Bernard Boutboul conclut en rappelant la double vie alimentaire des Français à la fois gourmets et gourmands qui souhaitent manger plus sain mais plébiscitent les concepts de burger, de pizza et autres frites. Il revient aussi sur la déstructuration du repas qui se poursuit tout comme la fragmentation des prises alimentaires. Enfin, à l’heure où l’on parle de digitalisation du secteur, l’expert rappelle qu’il faut y aller avec prudence alors que tous les consommateurs n’en sont pas au même degré de maturité. Et sur la communication, il souligne le pouvoir grandissant des bloggeurs avec lesquels il faudra compter demain.

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