Le grignotage, lors du trajet domicile-travail, ne concernerait ainsi que 5 % des salariés français. Toutefois, on observe des différences sensibles selon l’âge des sondés puisque les jeunes salariés de moins de 25 ans, par exemple, sont de moins en moins nombreux à prendre une collation avant de partir au travail. Seuls 62 % d’entre eux petit-déjeunent, soit 10 points de moins que la moyenne nationale. Ils ont néanmoins pris l’habitude de prendre leur repas sur leur lieu de travail (23 %) mais 17 % des jeunes affirment tout de même ne rien avaler, ni chez eux, ni au boulot. Des différences géographiques sont également à noter, les Franciliens prenant globalement moins de temps pour se restaurer avant de partir travailler.
Et que boivent-ils et que mangent-ils ces Français ? L’étude Lavazza/Ifop s’est en effet intéressée à leurs préférences quant au menu de leur petit-déjeuner. 85 % des salariés français consomment une boisson chaude, que ce soit un café, un thé, un chocolat ou un lait chaud, complétée dans plus d’un cas sur 2 par une boisson froide, jus ou lait (52 %). En accompagnement, la tartine de pain arrive largement en tête (57 %), devançant les viennoiseries et autres gâteaux (45 %) les jours de travail ou encore les biscottes (27 %). 35 % des salariés consomment également des fruits, 32 % des céréales et 31 % des produits laitiers. Quant au salé, seuls 15 % des sondés (19 % des hommes et 11 % des femmes) indiquent se laisser tenter par ce type de produits là (fromages, œuf, charcuterie…).
Le clivage générationnel est pourtant bien une réalité lorsqu’on analyse ces chiffres à la loupe. Ainsi, tandis que la boisson chaude est un quasi incontournable du petit-déjeuner des plus de 50 ans (à 92 %), les moins de 25 ans choisissent plus volontiers les boissons fraîches (71 % contre 37 % chez les plus âgés). Même remarque concernant les céréales plutôt absentes du petit déjeuner des seniors de l’échantillon (18 %). D’une manière générale, les plus de 50 ans se révèlent assez « traditionnels » en accompagnant leur café de tartines de pain (69 %), une habitude moins prononcée dans les autres catégories d’âges.
Pour ce qui est du déjeuner, plus de 6 Français sur 10 déclarent apporter leur propre déjeuner au travail (61 %) contre 24 % optant pour la cantine, 8 % la sortie au restaurant ou 7 % pour le distributeur automatique. Cette pratique est toutefois assez clivante : elle est majoritairement féminine (70 % contre 52 % chez les hommes), davantage fréquente chez les salariés les plus modestes (68 % des employés, 66 % des ouvriers), plus marquée au sein des plus petites entreprises, et beaucoup plus diffusée en province (65 % contre 47 % en région parisienne). Par ailleurs, si 7 salariés sur 10 déclarent globalement « manger sainement » dans leur univers professionnel, cela en laisse près d’un tiers qui a le sentiment de mal se nourrir. Les plus jeunes (37 % des moins de 25 ans), les femmes de moins de 35 ans (33 %), les ouvriers (35 %) ou encore les salariés qui grignotent le matin pendant leur trajet (49 %) ou achètent leur déjeuner au distributeur (59 %) sont les plus désappointés vis-à-vis de leur alimentation. Selon l’étude, les salariés pointent un manque de prévention alimentaire sur leur lieu de travail. En effet, à peine plus d’un salarié sur cinq (21 %) déclare avoir déjà assisté, au sein de son entreprise, à des actions de prévention à ce sujet. Et les tentations de grignotage sont réelles : près d’un salarié sur deux déclarant y être exposé « souvent » (14 %) ou « de temps en temps » (31 %). A noter que le grignotage en libre-service est particulièrement présent dans les grandes entreprises (52 % des salariés travaillant au sein d’entreprises de plus de 250 salariés y sont confrontés, contre seulement 32 dans les entreprises de moins de 20 salariés. Les cadres y sont également plus exposés (58 %, contre 38 % pour les ouvriers).