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#snackingunited. Food & Confinement, des habitudes de consommation chamboulées

5 Mai 2020 - 3252 vue(s)
En quelques semaines à peine, le confinement a largement transformé notre manière d’appréhender nos repas et notre rapport à la nourriture. L’Observatoire des nouveaux modes de restauration DATAlicious by Just Eat a investigué avec l’IFOP sur nos nouvelles pratiques telles que la folie du home made ou la place grandissante prise par les nouvelles technologies. Avec une interrogation qui intéresse grandement les professionnels de l’alimentation : seront-elle durables ?

Il y a quelques mois à peine, Just Eat lançait DATALICIOUS, l’Observatoire des nouveaux modes de restauration. Un premier opus que nous vous avions alors présenté sur snacking.fr et qui révélait qu’en 20 ans, nos habitudes dînatoires avaient profondément évolué. Mais aujourd’hui, face à cette situation inédite de confinement consécutive à la pandémie de Covid-19, ce n’est pas en deux décennies mais bien en quelques semaines à peine, que la façon qu’ont les Français d’appréhender leurs repas a été chamboulée comme nous le révèle cette nouvelle édition de l’étude, réalisée avec l’IFOP.  Quelle place des nouvelles technologies dans les repas confinés ? Comment s’organise la folie du home made ? Nos plaisirs gourmands sont-ils davantage collectifs ou solidaires ? Autant d’interrogations qui pourraient modifier durablement notre manière d’appréhender le repas de demain...

Le retour de la commensalité

Car dans cette période charnière, c’est 1 Français sur 5 qui profite de cette période pour manger avec ses proches, ce qui est bien plus qu’avant le confinement. C’est particulièrement le cas des personnes en couple (26 %) ou avec des enfants (27 %) qui en profitent pour redécouvrir des moments en commun. Cette convivialité retrouvée durant le confinement vient à contre-courant des dernières observations réalisées il y a quelques mois sur la prépondérance de nos écrans au cours des dîners. A ce moment-là, 1 Français sur 2 déclarait ainsi manger avec son ordinateur… Mais les écrans n’ont pour autant pas disparu, au contraire. Parce que s’ils étaient hier vecteurs de repas solitaires, ils sont au contraire aujourd’hui un vrai lien social, notamment pour les confinés solos comme en atteste le boom des apéros visio ! Rester chez soi va-t-il donc inverser cette tendance grandissante depuis 20 ans de repas solitaires, déconstruits, où chacun mange quand il veut et ce qu’il veut ?

Un boom du home made bien réel

La pénurie d’œufs, de sucre ou de farine observées dans certains rayons de la grande distribution en cette période de confinement laissait présager un véritable boom du fait-maison. Il est bel et bien une réalité quant 1/3 des Français déclare prendre bien plus qu’avant des repas entièrement faits-maison. Une nouvelle habitude d’autant plus forte chez les 18-24 ans (42 %) et les confinés avec enfants (39 %). Les Français sont ainsi 36 % à indiquer préparer davantage de « gâteaux, desserts ou goûters gourmands », 29 % à prendre davantage de repas complètement faits maison, 26 % à regarder plus de recettes ou tutos vidéos à la TV ou en ligne, 18 % à prendre davantage de repas de famille et 16 % à prendre plus d’apéros dînatoires en fin de journée. On ressent ici la valeur refuge que constitue la nourriture, qui apporte « un peu de stabilité dans un monde d’incertitudes » selon les conclusions de l’étude. En confinement, près d’1/3 des Français se disent ainsi apaisés par la nourriture. Un comportement encore plus fort chez les 18-34 ans (38 %), les femmes (30 % versus 26 % pour les hommes) et les confinés avec enfants (34 %). A contrario, 14 % des Français ont un rapport plus mitigé avec la nourriture pendant le confinement, puisqu’elle est source d’angoisses, et véhicule notamment la peur de grossir. Un chiffre d’autant plus fort chez les femmes (18 % versus 9 % chez les hommes). Et en ces temps contrariés, les bonnes habitudes rassurent puisque 79 % des sondés se restaurent à des horaires réguliers, revenant au sacro-saint triptyque petit-déjeuner, déjeuner, dîner.

Des consommateurs toujours plus engagés 

Tendance déjà prégnante avant la crise, la notion d’engagement vis-à-vis des produits consommés ressort encore renforcée du confinement. En effet, c’est un Français sur 5 qui choisit de manger français pour soutenir les agriculteurs et les petits commerçants de proximité. Un engagement plus fort pour les personnes en zones rurales (25 %) et les seniors (24 %). 34 % des Français plébiscitent une alimentation saine et équilibrée afin d’être en meilleure santé possible face à ce virus qui rôde ; et ici ce sont les hommes (37 %) qui sont plus préoccupés que les femmes (31 %) par ce besoin de se nourrir raisonnablement. Et c’est la variété qui prime également pour 20 % des Français, car elle leur permet d’éviter la monotonie.

Des 18-24 ans sujets au grignotage

On observe une dichotomie sensible des comportements chez les jeunes entre les confinés restés seuls ou avec leur conjoint, et ceux retournés habiter chez leurs parents. Ces derniers rejoignent globalement les tendances du bien-manger, quant aux autres… 19 % d’entre eux indiquent manger à n’importe quelle heure et 22 % ont ajouté des prises de repas de type « collations ». 19 % avouent succomber davantage au grignotage et 50 % attendent impatiemment la réouverture des fast-foods ! Peut-être parce que pour 38 % d’entre eux, la bouffe, c’est la vie (surtout seuls…).

Et demain ? Des tendances durables... ou éphémères

Alors reste à savoir si ces nouvelles habitudes perdureront, une fois la période de confinement passée ? C’est en tout cas ce que laissent projeter les Français interrogés qui entendent maintenir un certain nombre de ces pratiques alimentaires prises pendant cette période à l’instar de la préparation de repas maison (un Français sur cinq). Une résolution à nouveau plus forte chez les 18-24 ans (28 %) et les confinés avec enfants (24 %). 15 % pensent ainsi que la préparation de plaisirs gourmands va perdurer post confinement et 19 % entendent continuer de se préparer des repas entièrement faits-maison. Alors, utopie ou vraie bonne résolution ? Enfin, encore plus significatif, un tiers des Français indique qu’ils grignoteront moins faisant rimer déconfinement avec reprise en main. Ainsi, 15 % de Français stopperont les apéros dînatoires si salvateurs pour certains. Et par manque de temps ou pour préparer l’exposition sur les plages… si plage il y a bien entendu !

A quelles cuisines profitera l'après-confinement ?

Ainsi, si certains Français comptent rester fidèles à certaines de leurs nouvelles habitudes de confinés, il n’en reste pas moins que d’être restreints à ce qu’ils savent ou peuvent cuisiner, limite parfois le champs des possibles. Et, fermeture des restaurants oblige, ils regrettent certaines spécialités qu’ils avaient l’habitude de consommer ou se faire livrer avant la crise. Paradoxalement, la pizza, le japonais et le burger, qui sont le TOP 3 des plats les plus commandés, ne sont pas les spécialités qui manquent le plus aux Français durant le confinement. Ce sont au contraire les plats traditionnels de cuisine française qui arrivent largement en tête chez les sondés (44 %). Suivent derrière un trio composé des spécialités chinoises, des burgers et de la pizza (tous trois à 25 %). De quoi remonter (un peu) le moral des brasseries françaises qui attendent une date de réouverture avec une impatience légitime…

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