#Covid19 : la restauration de nouveau sous tension après une embellie estivale

Avec 20 mds€ de CA perdus en huit mois par la restauration dont 3,5 mds€ en juin et « seulement » 2,5 mds€ sur les deux mois d’été, de nombreux signaux étaient repassés au vert en juin-juillet. Mieux encore, la restauration commerciale a regagné près de 26 points d’activité, comparé à juin dernier, selon le Cabinet Food Service Vision qui vient de sortir le 4^e volet de sa Revue Stratégique. De son côté, la restauration collective a enregistré un rebond encore plus marqué de 37 points vs juin 2020. C’est la restauration rapide qui reste le principal moteur du rebond en retrouvant près de 93 % de son activité en juillet-août comparé à 2019 tandis que la restauration avec service à table a tutoyé les 89 %, la restauration d’hébergement et de self-service (entre 75 et 69 %) et la restauration de transport 56 %. En province, l’activité affiche une progression de 1 % sur les deux mois estivaux, alors qu’elle signe un recul de 49 % dans la Capitale.

Un ticket moyen qui progresse durant l'été en restauration

Si les touristes étrangers ont clairement fait défaut, la restauration a pu bénéficier de la manne du tourisme domestique et notamment des clients habitués (les Français se rendant plus d’une fois par mois au restaurant) qui ont surfréquenté le hors domicile en juillet-août (15 points de plus vs juin 2019). Outre la fréquence de visite, le ticket moyen a, lui aussi, augmenté à la fois grâce au désir des consommateurs de « se faire plaisir » mais aussi par l’essor de la vente à emporter, du drive et de la livraison à domicile, note l'étude. 

Une résilience de la restauration

Cette embellie de l’été ne risque-t-elle pas de se heurter au mur de la 2^e vague du Coronavirus qui se répand et par les mesures sanitaires imposées à la restauration ? Pour François Blouin, président-fondateur de Food Service Vision, la restauration a su démontrer sa résilience et sa forte capacité d’adaptation tout comme les acteurs du marché. « Cette industrie se réajuste en temps réel pour répondre aux attentes des consommateurs qui n’ont jamais autant épargné et expriment l’envie, à 45 % de se faire plaisir », explique l’expert du foodservice qui entrevoit pour le dernier trimestre une activité qui devrait bien se comporter en province. A Paris, note-t-il, ce sera plus compliqué avec la hausse du télétravail, l’absence de touristes et la réduction importante de la clientèle d’affaires. La restauration rapide de son côté devrait bien s’en sortir, affirme François Blouin car elle répond à des attentes fonctionnelles et elle bénéficie à plein du moteur de la hausse de livraison. 

Des Français qui soutiennent le secteur

Si la restauration a toutes les raisons de douter, face aux toutes dernières annonces du Gouvernement et des mesures sanitaires restrictives mises en place, elle a tout le soutien des Français. Selon le sondage réalisé fin septembre par Food Service Vision, 58 % des personnes interrogées jugent les dernières mesures à l'encontre des restaurateurs totalement injustifiées et disproportionnées (pour 50 %) par rapport au danger que présente le virus,  et qu'elles vont avoir des conséquences désastreuses sur le secteur de la restauration (pour 90 % d'entre eux). Et 93 % sont prêts à plus de vigilance sur les gestes barrière poru permettre une ouverture après 22 heures.