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The NPD Group tire le portrait des consommateurs de la RHD

18 Octobre 2021 - 4528 vue(s)
Quelles sont les attentes des consommateurs du hors-domicile selon leur âge et leur situation familiale ? Le cabinet d’études spécialisé The NPD s’est penché sur l’évolution des pratiques en restauration par profil type, entre 2016 et 2019, année de référence pré-Covid.

Depuis de nombreuses années maintenant, le panel CREST mis au point par le cabinet spécialiste en études de marchés permet de suivre les comportements des consommateurs dans les établissements de restauration commerciale et collective 365 jours sur 365 : type d’établissement et enseigne visité(e), moment et mode de consommation, dépense moyenne et produits consommés. A partir de cette base, les experts de The NPD Group ont cherché à dégager les grandes tendances de consommation qui drivaient le hors-domicile selon les typologies de consommateurs entre 2016 et 2019. Et à chaque âge, ses pratiques, ses aspirations et ses engagements ! Il reste à savoir si la crise du Covid-19 aura, ou non, fait bouger les lignes…

Les 18-24 ans, plus digital, green & clean

Sensibles aux tendances digitales et autres influences venues d’ailleurs, les 18-24 ans impulsent le renouveau du secteur de la RHD. Si leur fréquentation de la restauration à table s’est intensifiée entre 2016 et 2019 (+7 % en visites), The NPD Group constate une déstructuration des temps de repas traditionnels au bénéfice de moments de la journée moins onéreux tels que les snacks du matin (+ 25 % en visites) ou de l’après-midi (+ 34 %). Parmi les tendances, ces jeunes consom’acteurs délaissent au fil des ans les plats classiques pour des options végétariennes. Ainsi, en 2019, un bowl ou burger végan sur trois était consommé par un jeune adulte. « Leur choix est dicté par une conscience environnementale plus éveillée et des plats colorés très instagrammables », qui observe également une baisse de trois points de leur consommation d’alcool hors-domicile entre 2016 et 2019. A la veille de la crise sanitaire, un jeune sur quatre commandait en effet une boisson alcoolisée en restauration à table alors qu’ils étaient près d’un sur trois en 2016.

Les + de 50 ans séduits par la rapide

Au fil des ans, les 50 ans et plus confirment leur place de clientèle phare de la restauration à table : entre 2016 et 2019, leurs visites augmentent de 33 % à 40 % dans ce circuit. Une aubaine pour les restaurateurs puisque cette cible, amatrice de bons plats et d’alcool (en 2019, un convive de ce profil type sur deux consomme de l’alcool au cours d’un repas au restaurant), au pouvoir d’achat confortable, n’hésite pas à payer un ticket moyen plus élevé (16,20 € contre 15 € au global). Toutefois, une mutation s’observe bien en restauration rapide, puisque la fréquentation des plus de 50 ans y a bondi de 26 % entre 2016 et 2019. Sur le long terme, deux habitudes s’installent avec l’essor des visites du matin (+ 30 %) et du déjeuner (+ 28 %). Outre l’augmentation mécanique de cette tranche de consommateurs de par le vieillissement global de la population, cette croissance des visites en restauration rapide « s’explique également par la nostalgie de ce public qui a vécu l’apparition des premiers fast-foods dans leurs jeunes années », commente Maria Bertoch, experte Foodservice France au sein de The NPD Group.

Les solos sans complexe

La tendance solo gagne du terrain, enregistrant à elle seule un gain de 103 millions de visites, soit une progression de 5 % entre 2016 et 2019. Avant la crise sanitaire, les solos représentaient 34 % des visites globales. Les dépenses totales des adultes qui fréquentent les établissements seuls comptent pour environ un cinquième de l’ensemble des dépenses en restauration commerciale. Dopée par l’accélération du rythme de vie, une consommation toujours plus nomade et la déstructuration des temps de repas, la fréquentation en solo de la restauration commerciale concerne majoritairement les actifs : 30 % des visites des 18-49 ans. Pour The NPD Group, les outils nomades connectés, comme les smartphones et les ordinateurs portables, ainsi que l’émergence d’un mode de consommation et d’une prise de repas plus fluides, semblent avoir décomplexé les consommateurs en solo et contribué à l’accélération du phénomène.

Les familles avec enfants pour un pari sur l’avenir

Avant la crise sanitaire, le profil type des familles avec enfants était celui dont les visites progressaient le plus (11 %), notamment dans le circuit de la restauration rapide (12 % en visites et 13 % en dépenses, entre 2016 et 2019). Aujourd’hui plus que jamais, « faire plaisir aux enfants » est la principale motivation d’un repas familial pris en extérieur. De fait, le critère « les enfants aiment cet endroit » dicte le choix du lieu de 30 % des visites en restauration commerciale et influence une visite sur trois en restauration rapide. Un arbitrage lucratif qui a généré 400 millions de visites en restauration commerciale en 2019, avec 30 € euros dépensés en moyenne par famille. Circuit de prédilection des familles avec enfants, la restauration rapide permet de partager un moment convivial — sur place de préférence (visites en hausse de 14 %) ou à la maison (augmentation des livraisons de 30 % en quatre ans) —, tout en accédant à des menus prisés par les plus jeunes. Ainsi, « si les familles représentaient 30 % des visites en restauration commerciale avant la crise sanitaire, la marge de progression reste élevée, car seuls 15 % des établissements proposent actuellement des menus adaptés aux enfants », souligne Maria Bertoch. Pour l’experte, les professionnels qui feraient le choix de travailler plus spécifiquement leur offre à destination des plus jeunes (accueil, divertissement, composition des menus), en les rendant notamment plus sains et de meilleure qualité, pourraient tirer leur épingle du jeu. « Car les enfants d’aujourd’hui ne sont-ils pas les consommateurs de demain ? », conclut-elle.

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