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Et si l’usage unique carton était plus vertueux que le réemploi ?

25 Octobre 2021 - 5362 vue(s)
La guerre des chiffres et des études est lancée alors que le plastique jetable disparaît progressivement des circuits de la restauration et que les pouvoirs publics poussent au réemploi. L’étude ACV publiée en janvier 2021, réalisée par Ramboll, et réactualisée, met en avant les performances des emballages en papier-carton servis en restauration rapide, en termes d'impacts sur l'environnement, au détriment de la vaisselle réemployable.

On n’a pas fini de voir s’opposer deux camps ! Ceux qui s’élèvent contre la vaisselle à usage unique quelle qu’elle soit et défendent le réemploi, meilleur pour la planète et ceux qui avancent les avantages environnementaux « très significatifs » des emballages en papier-carton par rapport aux systèmes à usages multiples, dans des conditions réelles d’utilisation. A chacun ses chiffres. Ceux qui figurent dans l’analyse certifiée de cycle de vie (ACV) réalisée par Ramboll (cabinet danois indépendant expert du sujet) intégrant des données plus récentes des bases de données européennes et qui compare l’usage unique au réemploi, soulignent que dans 6 des 9 catégories mises en opposition, y compris le changement climatique et la consommation d’eau, l’usage unique papier-carton a une meilleure performance que la vaisselle réemployable. Et il en va de même qu’il s’agisse de PP, de céramique, de verre ou de métal.

Parmi les arguments rappelés : la nécessité, pour une vaisselle réutilisable (qui provient en grande partie de matières non renouvelables et majoritairement non recyclables ou très difficilement recyclées), de s’appuyer sur des systèmes de lavage industriels qui consomment de l’énergie, de l’eau et des détergents. Chez certains acteurs du carton, on suit les expérimentations de certains clients à l’occasion de la préparation de l’année 2023 et la mise en place de vaisselle en salle (exigible au 1er janvier 2023). Celle-ci implique notamment d’autres impacts avec la mise en place par exemple d’extraction nécessaire dans les salles de lavage des restaurants en cas d’utilisation intensive de lave-vaisselle et sécheurs pour éviter l’accumulation inévitable d’humidité. Des extracteurs qui rajoutent un impact énergétique non pris en compte dans l’étude réalisée par Ramboll faisant pencher encore un peu plus la balance en défaveur du réemploi.

Le plastique réutilisable, mal noté

Dans son tableau comparatif, l’étude avance 6 points sur lesquels le PP (plastique dur en grande partie utilisé dans la vaisselle réemployable et qui n’a pas de filière de recyclage existante), affiche de mauvaises performances comparées à l’usage unique. Il émettrait 2,8 fois plus de CO2 (eq.) et serait donc plus néfaste sur les changements climatiques, consomme 3,4 fois plus d’eau, 3,3 fois plus de ressources minérales ou encore 3,4 fois plus de ressources en énergie fossile et produit 2,2 fois plus de particules fines. Il émettrait aussi 1,7 fois plus d’acidification terrestre. Et pour forcer le trait sur les vertus du papier-carton, souligne l’étude, lorsque le taux de recyclage augmente, la performance au niveau de la consommation d’eau douce passe de 3,4 fois moins à 228 fois moins dans le cas d’un recyclage à 70 %.

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