Dégradation à vitesse grand V dans les CHR. Les syndicats en appellent au gouvernement
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Dégradation à vitesse grand V dans les CHR. Les syndicats en appellent au gouvernement

10 Janvier 2022 - 9012 vue(s)
Passés de vert à orange, les signaux affichent rouge avec une situation qui ne fait qu’empirer pour les restaurants, cafés et hôtels. Les 4 organisations professionnelles représentatives du secteur le GNI, le GNC, le SNRTC et l’Umih tirent de nouveau la sonnette d’alarme auprès du gouvernement. Elles demandent à ce que les nouvelles exigences et contraintes soient de nature à ouvrir, ou rouvrir, le droit à des nouvelles aides et accompagnements.

Les chiffres parlent d’eux même ! Et les résultats de 2 enquêtes exclusives réalisées en décembre 2021 et janvier 2022 par le GNI, le GNC, le SNRTC et l’Umih ne viennent que confirmer le sentiment général exprimé par de nombreux professionnels : la situation s’aggrave au fil des semaines depuis la mi-décembre avec une activité en panne pour les hôtels, cafés, restaurants et traiteurs organisateurs de réceptions (TOR). D’où l’appel des organisations professionnelles au gouvernement afin de muscler les mesures d’indemnisation et d’accompagnement annoncées la semaine dernière au risque d’une hécatombe. 

Des impacts sanitaires aux impacts économiques immédiats pour les CHR

Ce qui est sûr, c’est que la réponse des consommateurs aux restrictions et mesures sanitaires ne tardent généralement pas. Aux annonces du Premier ministre du 10 décembre, une vague d’annulations de réservations a submergé les professionnels, nous confirme la 1re enquête menée du 23 au 29 décembre auprès de 3 000 professionnels. Alors que seulement 22 % des restaurateurs connaissaient encore une baisse d’activité au moins égale à la moitié de leur activité (vs  2019), ce pourcentage a grimpé à 45 % dès la semaine 50 de 2021 à la suite des annonces. 8 restaurateurs sur 10 ont dit avoir perdu au moins 30 % de leur CA sur cette même période. Pour les cafés, bars, brasseries, l’impact est plus marqué encore, révèle le sondage puisqu’ils sont 85 % des établissements concernés à avoir enregistré des annulations de réservations au moins égales à 30 % et , 58 % à enregistrer des annulations au moins égales à 50 % des réservations. En ce qui concerne les TOR, les répercussions ont été désastreuses notamment l’interdiction de consommer debout et l’instauration de jauges. Toujours sur cette semaine 50, 91 % des TOR ont perdu plus de la moitié de leurs réservations de réceptions. 2 semaines après, semaine 52, les annulations avaient grimpé à 50 % des commandes pour 97 % des TOR et à 100 % pour 56 % d’entre eux. Une onde de choc qui a touché, de la même manière l’hôtellerie qui a vu le stock de ses réservations fondre comme neige au soleil quand, dans le même temps, les nouvelles réservations s’interrompaient de façon quasi-totale. 40 % d’hôtels ont déclaré perdre au moins 50 % de leurs réservations et même 2 hôtels sur 3 perdre au moins 30 % de leurs réservations. 

Un 2e coup de massue début janvier 22

Pour garder des outils de suivi, une 2e enquête flash a été menée les 4 et 5 janvier 2022 auprès de 836 professionnels à la suite de la mise en œuvre des nouvelles mesures gouvernementales. On apprend qu’en ce début d’année, 93 % des cafetiers disent subir une baisse d’activité du fait des mesures sanitaires prises par le gouvernement et notamment de l’interdiction de consommer debout au bar. 84 % des cafetiers reconnaissent que la baisse d’activité atteint au moins 30 % par rapport à 2019 à la même époque. Les TOR sont, eux, 90 % à enregistrer un impact sur leur activité. La baisse d’activité atteint au moins 30 % de perte de chiffre d’affaires pour 97 %  des professionnels et monte  entre 80 % et 100 %  de pertes pour 74 % d’entre eux. De la même manière, les restaurateurs souffrent. 85 % d’entre eux reconnaissent également une baisse de leur activité du fait des contraintes sanitaires, c’est déjà 30 % du CA pour 81 % d’entre eux et dans des proportions comparables pour l’hôtellerie alors que les professionnels de la montagne ont pu limiter les impacts en compensant le manque de touristes étrangers par une fréquentation domestique en fin d’année. Sauf que les annulations de ce début d’année et le peu de prises de réservations, ne sont pas de nature à rassurer pour les semaines à venir. 25 % de ces professionnels disent avoir enregistré pour la première semaine de janvier entre 80 % et 100 % d’annulations de leurs réservations. 

Adapter les mesures annoncées : aide au coût fixe, activité partielle

Forts de ces constats, les 4 organisations professionnelles demandent que les mesures d’accompagnement annoncées en début de semaine soient adaptées et que l’indemnisation se place à la hauteur des nouvelles restrictions et interdictions exigées (jauges, télétravail, pass sanitaire…). « L’indemnisation promise par le gouvernement doit être à la hauteur de la gravité de la situation. Il faut muscler les mesures proposées par le gouvernement, insistent les organisations professionnelles, d’autant plus que le Ministre les a assurés qu’il s’agissait d’un effort de quelques semaines seulement », demandent le GNI, le GNC, le SNRTC et l’Umih.

Autres revendications : que l’éligibilité à l’aide à coût fixe soit ramenée de 50 % à 30 % de perte de chiffre d’affaires pour les entreprises du secteur et que le montant de l’indemnisation soit porté de 90 % à 100 % de l’EBE négatif, à tout le moins pour les entreprises occupant moins de 50 salariés. Mais aussi, l’accès à l’activité partielle sans reste à charge et que les exonérations de charges de Sécurité Sociale annoncées soient mises en œuvre dès décembre 2021 pour toutes les entreprises du secteur HCR subissant une perte de chiffre d’affaires au moins égale à 65 % ou connaissant une baisse d’activité du fait des mesures sanitaires mises en œuvre.

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