Brexit oblige, la Grande-Bretagne entame l’année 2018 avec une inflation de 3 % et une confiance des consommateurs toujours en baisse. Dans ce climat général d’incertitude, l’humeur du consommateur est mitigée. Si la fréquence de visites se ramollit, les Anglais n’ont pas encore abandonné pour autant ni leurs burgers/poulet (McDonald’s, KFC, Nando…), ni leur coffee shops, ni les pizzas ou la restauration rapide ethnique. Comment justifier cet engouement des Anglais pour la restauration rapide ? Ce segment a été en croissance constante outre-Manche depuis 10 ans avec plusieurs grandes chaînes qui ont investi dans la qualité et la diversité des produits proposés, ainsi que dans l’expérience client, tout en conservant un bon rapport qualité-prix. En 2017, avec l’érosion de la confiance consommateurs tout comme du revenu disponible (à cause de l’inflation), la restauration rapide s’est imposée comme une solution repas plus attractive face à des clients qui ont commencé à serrer les cordons de la bourse. Plusieurs challenges se posent à la branche aujourd’hui : l’impact du Brexit sur la main-d’œuvre étrangère dans le secteur ou encore la hausse des prix des matières premières provenant de l’UE. Toutefois, certains concepts « Fast Casual » (que les Anglais appellent « contemporary fast food ») comme Franco Manca (des pizzerias avec la pâte faite maison), Honest Burgers ou encore Real Greek affichent des progressions à 2 chiffres. Et Wagamama parle lui aussi d’une croissance des ventes de 8 % à périmètre constant en 2017. Une résilience de la restauration rapide due pour le moment à un consommateur prêt à dépenser même dans un contexte d’incertitude. Parmi les mouvements observés en 2017, l’antenne anglaise de NPD rappelle l’arrivée de la chaîne canadienne Tim Hortons en mai 2017 qui devrait accentuer un peu plus la concurrence déjà farouche sur le segment des coffee shops. Quant aux tendances générales du secteur, on note la généralisation du Click & Collect et de la livraison dans leur offre de service. Côté produit, la « santé » est au cœur des stratégies avec toutes ses déclinaisons autour de la qualité, de la personnalisation qui sont nettement perceptibles chez de nombreux opérateurs chaînés comme chez les asiatiques Wasabi ou Chopstix, tex-mex comme Tortilla ou même Leon…
En 2017 le rythme de croissance de la restauration rapide britannique a ralenti (en passant de 1,8 % en visites en 2016 à 1,2 % en 2017). Sur un marché qui pèse aujourd’hui près de 28 Md€, un Anglais moyen se rend dans les circuits de la restauration rapide, y compris les GMS, 98 fois par an, c’est-à-dire 8 fois par mois en moyenne. Le ticket moyen est de 4,30 €, tiré vers le bas par les prix compétitifs de la distribution (qui pèsent 20 % dans les dépenses totales de la restauration rapide anglaise). Le marché dans son ensemble devrait au mieux rester flat en 2018 avec une certaine résistance de la fréquentation en restauration rapide une croissance annuelle de l’ordre de 1,2 et 1,5 %. En revanche, le renchérissement de l’inflation devrait handicaper les sorties Casual dining (la restauration à table), remplacées par des visites en restauration rapide.