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La restauration rapide en Europe, la reprise se renforce

27 Novembre 2016 - 6396 vue(s)
Après une année 2014 placée sous le signe du redémarrage en Europe et malgré une croissance économique fragile, une crise des migrants prégnante et un taux de chômage encore marqué dans certains pays, 2015 signe un vrai retour des clients en restauration rapide à l’échelle des BIG5*, excepté toutefois pour la France qui fait du surplace. Mais les indicateurs s’améliorent sur fond d’optimisme. Dossier réalisé par Paul Fedèle avec Maria Bertoch (NPD group) pour l’Europe.

Page 1 : Une dépense à la hausse

Avec une croissance de 2,2 % de la dépense globale en restauration rapide (Chiffre d’affaires) sur le vieux continent à 98,5 Md€ (+0,3 % en 2014), les signaux sont au vert en 2015 sur la plupart des marchés européens. Si le ticket moyen a poursuivi sa progression sur un rythme comparable à 2014 entre +1,2 % et 1,5 %, le millésime 2015 marque le retour d’une fréquentation positive dans quatre pays sur cinq. Rappelons qu’un an auparavant, seule la Grande-Bretagne enregistrait une fréquentation en hausse. L’an dernier donc, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie sont venues la rejoindre en regagnant à leur tour des clients en restauration rapide. Seule la France reste à la traîne. Globalement sur la zone des BIG5, la fréquentation s’est améliorée de 0,7 % alors qu’elle était en retrait de 0,8 % en 2014.

Une dépense à la hausse

Dépendant de la fréquence des visites, du ticket moyen par visite, du poids des différents segments (comme par exemple, les GMS avec les plats « prêts à consommer »), la structure des dépenses en restauration rapide en Europe est plutôt bien orientée. En Grande-Bretagne, dans un marché qui pèse 24 Md€, un Anglais moyen se rend dans les circuits de la restauration rapide, y compris les GMS, 90 fois par an. C’est-à-dire en moyenne entre 7 et 8 fois par mois. 1/3 des visites s’opère en GMS (cafétérias et vente à emporter), un segment très développé de l’autre côté de la Manche avec des réseaux très dynamiques à l’exemple de Marks & Spenser, Simply Food, Tesco, Waitrose, Sainsbury, etc. C’est un cinquième de toutes les dépenses de la restauration rapide d’où un ticket moyen plutôt faible de 4,6 €, tiré vers le bas par les prix plutôt compétitifs de la distribution.

Avec un poids marché de près de 24 Md€, la restauration rapide allemande répond à des consommateurs enclins à choisir les plats plus sains, à base de produits frais.

Ce qui a une incidence sur le ticket moyen (+3,5 % en 2015) alors que l’inflation est quasi nulle (+0,1 % selon la Commission Européenne). L’Allemagne est également un pays où le segment de fast casual gagne du terrain via différentes offres de burgers de qualité, des produits à base de poulet, des salades, des « boulangeries-cafés » et des coffee shops. Les Allemands visitent la restauration rapide un peu plus souvent que les Français – entre 5 et 6 fois par mois alors que les Italiens réalisent 10 visites par mois, soit environ 130 par an. L’Italie est d’ailleurs le seul pays européen dans lequel la fréquentation bat tous les records boostée par les visites matinales avec les prises du café notamment (30 % de toutes les visites). D’où un ticket moyen assez bas (3,2 €) combiné avec la fréquentation élevée. Le secteur réalise 25 Md€ annuels de CA. C’est trois fois le volume du marché de la restauration rapide espagnole estimée selon NDP à 8 Md€ (les tapas, classés dans la restauration de loisirs sortent du périmètre rapide). La particularité du marché espagnol de la restauration rapide tient au fait que les cafétérias indépendantes sont assez importantes sur le marché au même titre que le segment des GMS. Avec un ticket moyen espagnol à 3 €, le moins cher des cinq pays européens étudiés, on assiste à une vraie guerre des petits prix de l’autre côté des Pyrénées avec des chaînes comme 100 Montaditos qui proposent des sandwichs à 1 € et les bières à 2 € !

Faisant bande à part, la France ne parvient toujours pas à décoller.

Même si la taille et les caractéristiques du marché restent comparables à la Grande-Bretagne avec un segment GMS très présent en restauration rapide (1/4 des visites et des dépenses en 2015) et un ticket moyen voisin à 5 € par visite, en 2015 elle patine toujours avec 58 visites annuelles (soit 4 et 5 fois par mois). C’est 30 % moins souvent que les Anglais. Et NPD de rappeler le poids important de la restauration collective d’entreprise comparé au marché britannique, ce qui laisse à notre pays, selon le cabinet spécialisé international encore de nombreuses opportunités en rapide.

 

mariaBerthco

Si 2015 est restée une année difficile pour le marché global Français, la restauration rapide, comme celle avec service à table, devrait se relever en 2016 et passer en positif en 2017 avec une fréquentation attendue de l’ordre de 0,3 %. Si le développement reste intimement lié à la situation économique, pour autant l’intérêt des investisseurs étrangers pour la restauration témoigne d’un vrai potentiel.
Maria Bertoch, Experte de la division Foodservice pour l’Europe, pour The NPD Group

 

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Paul Fedèle Rédacteur en chef France Snacking Retrouvez Paul Fedèle sur Linkedin
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