« L’émergence de nouveaux formats, de nouveaux services au consommateur, de nouveaux profils de restaurateurs est positive pour toute la filière. C’est une opportunité et une manière d’enrichir notre propre matrice culinaire et notre créativité », précise Thibaut Ruggeri qui voit d’un très bon œil cette mutation du métier et cette confusion des genres : « Qui aurait pensé il y a dix ans que certains grands chefs installeraient des burgers à leur carte ? On assiste à la fusion des registres ». Pour Michel Roth, la cuisine française n’est pas figée. Comme elle a su se nourrir d’ingrédients du monde depuis que les chefs parcourent le globe, elle saura créer des liens étroits avec tous les acteurs de l’alimentaire. Pour lui, le snacking est davantage un vrai terrain de jeu et d’expression qu’une menace pour la gastronomie. Il a pu en mesurer l’étendue en se livrant à l’exercice 7 Bocuse d’Or en Snacking pour notre magazine avec son Croque Boudin (lire page 104). « Nos terroirs recèlent de mines d’idées pour remettre au goût du jour des spécialités locales à travers le savoir-faire des chefs. J’ai trouvé intéressant de revisiter un classique de comptoir bistrot en un produit de snacking qui pourrait être dégusté en mode nomade ».