Force est de constater que la crise est bien scotchée sur notre pays et que les signaux sont bien faibles pour imaginer un vrai sursaut dans les prochains mois. On peut s’en plaindre, regarder avec crainte les dépôts de bilan qui s’accumulent avec un record en 2013 pour la restauration, mais il faudra faire avec mais surtout agir. A la lecture de notre enquête (p74), vous verrez que nombreuses sont les chaînes qui ont pris le taureau par les cornes et mené une vraie corrida pour s’efforcer de dompter l’animal. Car ce n’est pas que les clients consomment moins (même s’ils n’ont jamais été aussi près de leurs sous), la dépense est même en très légère progression en restauration rapide. C’est qu’ils manquent tout simplement à l’appel. – 134 000 millions de visites perdues en deux ans selon NPD Crest. Et comme le souligne très justement Cédric Dugardin, patron de Quick, ils ne sont pas moins fidèles, mais ils viennent moins souvent. En rappelant que la concurrence n’est pas du côté des autres acteurs de la profession, mais du domicile avec la suppression pure et simple de la sortie au restaurant le soir, comme le midi. Et pour le déjeuner d’ailleurs où l’on se croyait à l’abri face à ce repas de « nécessité » couvert par nos métiers, eh bien là aussi c’est le trou d’air avec une montée continue de la gamelle au bureau. Selon une étude récente Audirep pour Simon-Kucher & Partners, si 43% des consommateurs déjeunent chez eux entre 12 et 14h, ils sont 25% à rapporter au bureau un repas préparé à l’avance au domicile. Que reste-t-il à faire ? Tout mettre en œuvre pour aller chercher chaque transaction et stimuler la visite supplémentaire qui fera la différence sur les marges. Pascal Humblot, le patron de Pomme de Pain comme bien d’autres nous a confié être véritablement allé arracher son 1% de croissance à périmètre constant réalisé en 2013 en usant de toutes les leviers : l’innovation bien sûr, mais aussi les promos, les offerts, les packages et surtout la formation à la vente du personnel. Le mot d’ordre chez tout le monde est d’ailleurs de redonner de l’accessibilité. Il vaut mieux car, c’est l’étude Audirep qui le dit, les clients fréquentent moins la restauration rapide parce qu’elle est jugée trop chère. Donc, à vos calculettes et à vous méninges pour trouver de nouvelles solutions et reproduire ce qui fonctionne chez les autres. En ce sens, le Congrès du Snacking qui se tient le 5 juin à Paris (*) sera, cette année encore une belle plateforme d’échange d’expériences que je vous invite à ne pas louper pour trouver des idées. A l’heure où les clients votent avec leurs pieds, mieux vaut se donner tous les moyens pour éviter une nouvelle abstention massive en 2014.
(*) www.lecongresdusnacking.com
Paul Fedèle, Rédacteur en chef de France Snacking
@FEDELEPaul
La rencontre de la restauration rapide, la boulangerie, la distribution et l'alimentation nomade.
Je participe à l'édition du 7 juin 2022 à Paris
