Adieu Casse-croûte... ?

27 Mai 2014 - 3386 vue(s)

Faudra-t-il bientôt représenter le français avec un béret sur la tête et un burger dans la main ! Tout porte à le croire au rythme où vont les choses. Les Gourmets Burgers poussent partout comme des champignons et pour les plus dynamiques d’ailleurs, ils n’ont rien fait de mieux que récupérer les codes franchouillards de ce couvre-chef noir pour faire vibrer notre fibre nationale. Il y a de quoi en perdre son latin alors qu’il y a encore moins de 10 ans, le burger était l’égérie de la malbouffe pour être dorénavant l’icône du bien manger à la française. Pour ceux qui ont loupé une étape, on vous expliquera... Faut-il s’en inquiéter, notre bon casse-croûte français jambon-beurre est-il en sursis ? Déjà il a perdu plus de 5 points de part de marché selon le comptage de Gira Conseil. Mais rassurez-vous, il s’est quand même vendu un peu plus de sandwichs en 2013 qu’en 2012. 2,144 milliards, soit 1,85 % supplémentaires. Dans le même temps, la vente de burgers a explosé. Elle a même doublé en 5 ans pour tutoyer les 1 milliard d’unités en 2013, nous apprend le paneliste NPD. Et au rythme où vont les choses, gageons que bientôt, il se vendra plus de burgers que de sandwichs. Pas étonnant nous « rassure » Maria Bertoch de NPD, ce produit est transgénérationnel et se mange midi et soir, tous les jours alors que le sandwich s’avale au déjeuner. Une solution repas du quotidien, sur le pouce et plutôt contrainte. Bref déduisez que si le rouleau compresseur burger continue son travail, il sera bientôt ultra dominant. Un comble au pays de la baguette. Le plus inquiétant n’est pas que le produit fasse son bonhomme de chemin, c’est la loi du marché. C’est que dans le même temps, il cultive et encourage la fainéantise de nos maxillaires qui supportent de moins en moins de mordre dans un bout de pain croustillant. Eh oui, comme l’indique notre dossier sur le pain, les français ne veulent plus mâcher. Ce sont les industriels qui le confirment. Vous savez cette génération McDo, celle qui a été biberonnée au bun, ne souhaiterait plus vraiment croquer dans un morceau de baguette tradition mais lui préfèrerait un pain souple et une croûte fine voire même des pains venus d’ailleurs. Forcément mous. Pour preuve, les boulangeries Paul ont d’ailleurs décidé d’abandonner le pain tradition pour un support plus consensuel pour leur sandwich. Un début de capitulation ou l’adaptation à une nouvelle ère… L’avenir le dira..

Paul Fedèle, Rédacteur en chef de France Snacking

 @FEDELEPaul

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