S’il est vrai que le premier confinement nous avait pris de cours, cette nouvelle épreuve ne nous laisse guère plus de temps pour nous organiser, et constitue une vraie claque dont les effets vont sans doute être encore plus compliqués à gérer pour la profession. En mars dernier, et suite aux différentes aides, nous étions mieux armés financièrement pour absorber le choc et nous protéger. Et si ces 7 derniers mois nous avaient permis de retrouver entre 60 et 70 % de notre activité habituelle avec une perte liée surtout à une capacité d’accueil inférieure d’un quart, nous avions retrouvé l’espoir de nous relever tout doucement. Et ce fut le cas. Il va donc nous falloir rediscuter avec nos partenaires financiers et nos bailleurs pour trouver de nouvelles solutions, alors que certains reports de charges vont être à rembourser, tout comme les PGE au premier trimestre prochain. Une partie du réseau ne disposant pas d’une zone de chalandise suffisante va fermer ses portes dès ce soir, les autres misent sur le click & collect, la livraison et la vente à emporter.
Même si en début de semaine, nous pressentions la mise en place de telles mesures et avions un peu anticipé sur les stocks, pour autant notre laboratoire artisanal central alsacien, tout comme tous les restaurants PUR etc qui vont devoir fermer, disposent de stocks qu’il nous semblait impensable de jeter. Lors du premier confinement, c’est presque 40 000 € de matières premières et de produits finis qu’il nous avait fallu gérer dans l’urgence avec des solutions qui se sont montrées couteuses et parfois mal adaptées à la situation. Ayant appris de cette expérience, et comme nous ne souhaitons ni mettre à la poubelle, ni congeler, nous proposons à nos clients de nous soutenir. Pour chaque euro versé, il sera converti en don alimentaire en produit frais ou via des recettes cuisinées, de la même valeur à une association qui nous sollicitera ou des soignants. Cette cagnotte est disponible sur la plateforme indépendante https://www.papayoux.com/fr/cagnotte/donation-de-denrees-perissables. Et sur notre site, des offres coup de poing de « destockage » sont lancées comme des opérations avec des acteurs tels Too good to go.
Le click & collect va être accéléré dans les restaurants restés ouverts via notre plateforme et nous allons par ailleurs étendre notre service livraison aux particuliers. Ce service de commandes groupées lancé pour les entreprises cette année via Chronofresh commençait à peine à trouver ses marques. Ceux-ci pourront accéder à une offre réduite de moitié à 5 ou 6 plats, mais aussi desserts et entrées toujours en bocaux en verre, qui pourra leur être livrée chez eux via l’onglet « Services » de notre site. Nous comptons aussi sur les canaux traditionnels de livraison de type Deliveroo et Uber Eats qui représentent à date, près de 10 % de notre activité. Enfin, si tous nos projets de développement sont pour le moment gelés en dehors de Haguenau qui était dans les tuyaux, nous comptons bien actionner tous les leviers possibles et capitalistiquement peu gourmands, pour aller chercher de l’activité où elle est possible. Et notamment via la distribution de nos produits à DLC longue (10 jours environ) dans des circuits spécialisés bio, dans des épiceries indépendantes et tout autres points de vente restés ouverts et susceptibles de coller avec nos valeurs et le positionnement de la marque. Et, parce que nous avons aussi beaucoup appris du premier confinement, nous restons très vigilents vis-à-vis de nos collaborateurs pour les garder et nous assurer, lors du rebond, de ne pas avoir, comme lors du premier épisode, à reconstruire de nouvelles équipes.