Face à une situation sanitaire qui se dégrade et les perspectives de réouverture qui s’éloignent, tandis que le gouvernement vient d’indiquer qu’il allait poursuivre, et même amplifier le dispositif d’aides à certains secteurs dont les CHR, pénalisés par les fermetures administratives, il a dans le même temps précisé que la restauration rapide ferait l’objet d’un traitement à part. En effet, Bruno Le Maire a souligné que les critères d’attribution du fonds de solidarité seraient revus pour les entreprises de notre secteur qui devront dorénavant justifier d’une perte d’au moins 20 % de leur chiffre d’affaires. La raison invoquée : elles bénéficieraient de « surcompensations » dans la mesure où les activités de click & collect sont exclues du calcul des aides versées par l’Etat. « Il se trouve que certaines entreprises de fast-food vivent beaucoup mieux et font parfois 120, 130 % de leur chiffre d’affaires en période de fermeture », a justifié le ministre qui a souhaité « corriger » ces abus. De son côté, le Snarr, par la voix de son président, Alexis Bourdon, indique à Snacking.fr que « Les modes de calcul du fonds de solidarité excluant la totalité du CA à emporter constituaient une anomalie dont le gouvernement s’est rendu compte et qu’il a corrigée. Le Snarr se réjouit que les aides soient accordées sur les restaurants ayant subi des pertes de CA les plus importantes".
"En maintenant l’ensemble des canaux autorisés ouverts (VAE, livraison, click & collect), la restauration rapide est fière de fournir du travail à des milliers de restaurateurs et salariés et les sortir ainsi, du chômage partiel", Alexis Bourdon, Président du Snarr.
Pour les CHR, comme pour d’autres secteurs à l’arrêt, Bruno Le Maire a confirmé qu’il allait poursuivre le dispositif d’aide, « même au-delà de la crise si c’est nécessaire pour redémarrer plus facilement ». Pour l’heure, il a précisé que le fonds de solidarité allait être plus généreux pour financer les charges fixes des grandes structures de l’hôtellerie et de la restauration. Celles éligibles pourront bénéficier d’une compensation pouvant aller jusqu’à 10 M€ en cumulé, sur la période de crise. Un changement d’échelle qui a pour but, après les indépendants, de soutenir les structures intermédiaires avec une prise en compte de 70 % des charges fixes des entreprises de plus de 50 salariés et 90 % de celles de moins de 50 salariés. Un dispositif qui, comme le souligne le GNI, vient compléter l’indemnisation du Fonds de Solidarité à hauteur de 20 % du CA, une telle indemnisation ne permettait pas en effet de couvrir l’intégralité des coûts fixes. Comme le souligne le syndicat sur son site, c’est la perte brute d’exploitation qui sera indemnisée et le dispositif concernera toutes les entreprises fermées, les S1 et S1bis. Pour en bénéficier, il faudra avoir touché le Fonds de Solidarité et apporter la preuve d’un CA supérieur à 1 million d’euros par mois. Pour recevoir cette aide, les demandes ne seront pas déposées sur le site du Fonds de Solidarité, souligne le GNI mais sur le site professionnel de la Dgfip. Enfin, autre information, pour les hôtels et restaurants situés dans des stations de ski, la prise en charge des frais fixes interviendra y compris pour les entreprises réalisant moins d’un million d’euros de chiffre d’affaires mensuel.