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Les professionnels de la restauration refusent de voir les titres restaurants devenir des chèques alimentation

7 Septembre 2022 - 1889 vue(s)
Un projet de réglementation prévoit de modifier jusqu’au 31 décembre 2023 le cadre d’utilisation des titres restaurant afin de permettre aux utilisateurs de régler n’importe quel produit alimentaire. Une concurrence élargie pour les professionnels de la restauration dénoncée par le biais de plusieurs organisations syndicales.

Le Groupement National des Indépendants de l’hôtellerie & de la restauration, GNI, et le Syndicat National de la Restauration Thématique et Commerciale, SNRTC, ont annoncé avoir rédigé une lettre au gouvernement afin d’attirer son attention sur les risques de l’élargissement de l’utilisation des titres restaurants. Une mesure étudiée depuis quelques semaines en même temps que le relèvement du plafond maximal journalier de 19 à 25 euros. Les professionnels de la restauration refusent en effet « de voir les titres restaurants devenir des chèques alimentation », tandis que le projet prévoirait de permettre aux utilisateurs de payer n’importe quelles courses alimentaires avec leurs titres. « A l’occasion de ce courrier, nous voulons alerter le gouvernement sur les conséquences d’un dévoiement du titre restaurant, un tel élargissement de l’usage des titres restaurant s’avérant contraire à l’objet du titre restaurant », explique Didier Chenet, Président du GNI, qui indique que le titre restaurant a d’abord pour but de permettre aux salariés qui ne disposent pas d’une cantine d’entreprise, de prendre un véritable repas à l’occasion de leur pause quotidienne. « Si sa réglementation a évolué avec les pratiques de nos concitoyens, en autorisant par exemple l’achat de sandwichs ou de repas déjà préparés ou même de simples fruits et légumes, elle a toujours respecté la finalité du titre restaurant ».

Un risque de fiscalisation des titres restaurant dénoncé

Ainsi, Pour le GNI et le SNRTC, ce projet remettrait en effet en cause l’objet même du titre restaurant en faisant de lui un chèque alimentaire permettant d’acheter tous types de produits, « y compris ceux dont l’État s’efforce de réduire la consommation au moyen de leur fiscalité. La pause déjeuner serait menacée et la santé des salariés avec », ajoute Hervé Dijols, Président du SNRTC. Et d’ajouter : « Cette mesure risque aussi de compromettre le régime social et fiscal du titre restaurant en faisant de lui un moyen de paiement ordinaire. Au GNI et au SNRTC, nous refusons de prendre le risque d’une fiscalisation des titres restaurant ». Enfin, les deux organisations professionnelles craignent les effets d’une concurrence accrue et qu’une telle mesure ne vienne dégrader sérieusement l’activité des commerces de bouche de proximité que les salariés ont l’habitude de fréquenter à l’occasion de leur pause repas. Cela au bénéfice des géants de la distribution.

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