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Pouvoir d'achat. Des Français qui gaspillent moins... mais qui mangent moins aussi

9 Février 2024 - 1786 vue(s)
On pourra toujours arguer qu’à quelque chose malheur est bon… Car dans un contexte de fortes tensions sur leur pouvoir d’achat, près de 9 Français sur 10 auraient adopté des pratiques visant à réduire leur gaspillage alimentaire selon le Baromètre Cetelem 2024. Cela se traduit néanmoins pour 44 % des sondés par une réduction pure et simple de leurs dépenses pour se nourrir.

Si le moral des Européens reste quasi stable par rapport à l’an dernier selon les indicateurs du dernier Baromètre Observatoire Cetelem sondant plus de 10 000 personnes au sein de 10 pays du continent (+ 0,1 en moyenne), ce n’est pas le cas de celui des Français qui se distinguent, comme chez nos voisins Allemands, à contre-courant avec des notes en recul sur les deux indicateurs clés. Les Français établissent la perception de la situation de leur pays à 4,9 points sur 10 (- 0,1 point) et la confiance envers leur situation personnelle à 5,9 points (- 0,1 point également). L’une des explications est à aller chercher dans le ressenti du contexte inflationniste et ses répercussions concrètes sur le pouvoir d’achat des ménages. Ainsi 88 % des Européens interrogés considèrent que les prix ont augmenté en 2023, ils sont même 59 % à penser qu’ils ont « fortement augmenté » (- 10 points toutefois sur 1 an) et 29 % à estimer qu’ils ont « plutôt augmenté » (+ 7 points). Ils sont près d’un sur deux (48 %) à regretter une baisse constatée de leur pouvoir d’achat (- 5 points par rapport à l’an dernier) pour 19 % (contre 18 %) jugeant qu’il a augmenté. C’est en fait au Portugal et en France que le ressenti est le plus négatif avec respectivement 58 % et 55 % des personnes interrogées qui témoignent d’une basse de leur pouvoir d’achat.

4 Français sur 10 mangeraient moins que par le passé...

Face à des taux d’inflation que nous n’avions pas connu depuis quatre décennies, les Européens ont dû faire preuve d'adaptation. « Les renoncements à certaines dépenses ont été très nombreux », indiquent les conclusions de l’enquête. 62 % des Européens, et même 65 % des Français, ont ainsi renoncé à des dépenses liées aux loisirs et 58 % à des dépenses liées aux vacances (59 % en France). En outre, 60 % des Français (54 % au niveau Europe) ont restreint leurs achats de vêtements et chaussures et plus de 4 sur 10 (44 % contre 37 % en Europe) leurs dépenses alimentaires. Au-delà des renoncements sur les dépenses alimentaires, les Européens ont multiplié les initiatives pour faire face à la crise inflationniste. Ainsi, 83 % des personnes interrogées déclarent avoir réduit le gaspillage alimentaire, une proportion qui grimpe même jusqu’à 87 % du côté des Français. Et 79 % des Hexagonaux affirment avoir davantage recours aux promotions et aux prix bas. « Cette tendance se confirme dans les parts de marché des enseignes de distribution alimentaire », indique-t-on du côté de l’Observatoire Cetelem. Enfin, 35 % des Européens et même 41 % des Français sondés avouent manger tout bonnement moins que par le passé… « La baisse progressive de l’inflation n’est pas encore complètement perçue. Malgré tout, le scénario central pour 2024 reste celui d’une consommation des ménages qui, sans être euphorique, restera résiliente » pronostique tout de même Flavien Neuvy, Directeur de l’Observatoire Cetelem, qui précise qu’il faudra rester attentif aux taux d’épargne dans un contexte de remontée des taux d’intérêts.

 

Jonathan Douay Rédacteur en chef adjoint France Snacking
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