Vous reprendrez bien un p’tit deal ? Edito de France Snacking n°76

Les plus dépendants vous diront que lorsque l’on y a goûté, on a un peu de mal à décrocher ! Oui, effectivement la promo, le bon plan, les prix bas ont ça de magique qu’ils créent facilement du trafic aussi artificiel que les clients éphémères qu’ils génèrent. Demandez un peu au monde de la pizza combien il est resté longtemps prisonnier du modèle d’une pizza achetée-une offerte et comment les clients sont longtemps restés scotchés à cette combinaison ? Alors quel avis porter sur ce dumping à grande échelle auquel se livrent, depuis la fin de l’année, la plupart des grands acteurs du fast-food ? L’un après l’autre ont sorti l’artillerie lourde à coups de menus à 5 euros pour 4 articles minimum ! Des formules qui portent les noms de Qarrément chez Quick, McSmart chez McDo, Bon et pas Cher chez Burger King, Crispy Deal chez KFC et même P’tit Malin chez Marie Blachère, le boulanger aux 793 boutiques. Pour ce prix-là, vous avez le droit à une boisson, une frite, un cœur de repas au choix et, selon les enseignes, au dessert. Mieux encore, chez Marie Blachère, même pas besoin de se casser la tête, c’est open bar avec 4 produits à sélectionner parmi 8 articles dont des sandwichs, des croque-monsieur, des desserts et des boissons. La raison de cette déferlante ? Vous l’apprendrez dans notre grande enquête sur les 150 majors de la restauration rapide (p. 30), les clients trainant vraiment les pieds depuis la fin d’année, étranglés par un pouvoir d’achat étriqué et des étiquettes qui ont flambé. La conséquence ? Un arbitrage plutôt sévère aussi bien dans leur budget alimentaire que pour les sorties au restaurant. Et la rapide n’est pas épargnée. Alors si, oui, tous agissent d’une même voix sur le prix, c’est pour séduire ou rattraper des clients fuyants face à une restauration devenue pour certains, trop chère. Bernard Boutboul, spécialiste du secteur, évoque même des fast-foods désaxés de leur positionnement historique d’accessibilité dans un environnement économique qui, réjouissons-nous, se détend et des échéances, notamment sportives, qui devraient profiter à toute la branche. De quoi animer les stratégies des prochains mois !

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