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Umiami lève 26,5 M€ et lance son filet de volaille entier 100 % végétal

6 Avril 2022 - 9137 vue(s)
Après 2,4 M€ en juillet dernier, la startup française, spécialisées dans les alternatives à la viande et au poisson, à base de protéines végétales, vient d’annoncer une levée de 26,5 M€. Une opération, assortie d’un levier bancaire de plusieurs millions d’euros supplémentaires, qui a été menée par Astanor Ventures aux côtés de Redalpine, French Partners, et soutenue par ses investisseurs historiques Verso Capital, Newfund et French Tech (Bpifrance).

C’est la plus grosse levée de série A en Europe sur le marché des viandes végétales que vient de réaliser la startup française créée par Tristan Maurel et Martin Habfast. Il faut dire que l’entreprise a de quoi séduire en France, comme à l’international, où elle a déjà signé plusieurs gros marchés avant même d’avoir enclenché les premières productions. Pionnière de la mise au point d’un procédé inédit de texturation de protéines végétales baptisé « Umisation », la pépite de la foodtech hexagonale est parvenue, à partir d’une matrice végétale (et d’une technique brevetée), à singer parfaitement la texture des fibres d’origine animale tout en maîtrisant, ce qui est pour le coup inédit, la taille, la direction et l’épaisseur des fibres obtenues. Donc de réaliser aussi de grosses pièces, de type filet entier de volaille "mais aussi, demain, bavette ou pavé de bœuf, filet de poisson entier...", explique Martin Habfast, co-fondateur de l'entreprise qui souligne que c'est une première au monde. De quoi les différencier clairement des techniques d’extrusion généralisées sur le marché qui n’autorisent que des pièces de petites tailles de simili-viandes ou reconstituées à base de haché.

Ainsi, après deux ans de recherche et développement, Umiami a validé, pour commencer, la recette du 1er « filet de volaille » entier, 100 % à base de protéines végétales. Avec moins de 10 ingrédients dans sa composition, ce filet contient autant de protéines qu’un filet animal, sans additifs controversés et affiche un Nutriscore B. Selon l’entreprise, sa production nécessite 25 % de moins d’énergie que pour produire l’équivalent en protéines animales, mobilise 50 % de moins d’eau et de surfaces arables tout en émettant deux fois moins de gaz à effet de serre.

"Nos produits seront lancés en marque blanche pour pouvoir rapidement toucher le plus grand nombre et nous associer à des industriels de l'agroalimentaire, des distributeurs et des chaînes de restauration", Martin Habfast.

Avec ses nouveaux actionnaires entrés à hauteur de 26,5 M€ et les leviers bancaires inhérents (en cours de signature), Umiami va pouvoir entamer l’industrialisation de la production mais aussi lancer son développement en France, mais déjà à l’international où elle a signé plusieurs gros partenariats aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne ou encore en Allemagne. D’ici à ce que son usine qui pourra produire près de 15 000 tonnes, programmée pour 2023 en France sorte de terre, les produits seront fabriqués dans son centre R&D flambant neuf de Villebon-sur-Yvette, qui ouvrira en mai près de Massy en région parisienne.  

Umiami

Une stratégie exclusivement BtoB

L’entreprise qui pourra, dès l’an prochain, industrialiser sa fabrication va aussi renforcer ses efforts en R&D pour diversifier sa gamme de produits et, notamment, lancer des programmes de recherche sur les sources de protéines alternatives émergeantes comme les protéines d’algues ou de mycélium. L’équipe composée aujourd’hui de 23 personnes, aux trois quarts dédiés à la R&D, va s’étoffer d’experts scientifiques et devrait compter, dès l’an prochain, près de 200 collaborateurs. Si Umiami a choisi de se lancer en marque blanche, c’est, dit-elle, pour grandir vite et s’allier à de gros opérateurs, des marques nationales ou distributeurs déjà présents sur ses différents marchés cibles. Une stratégie payante puisque ses tous premiers clients sont, pour l’heure, à l’international. Mais la startup qui mise sur les industriels, croit aussi beaucoup dans le foodservice. Dans le viseur : les chaînes de restauration ou les collectivités où ce premier filet de poulet végétal, devrait très vite prendre ses marques.

Paul Fedèle Rédacteur en chef France Snacking Retrouvez Paul Fedèle sur Linkedin
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