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A quand le jambon beurre à l'Unesco ?

29 Janvier 2018 - 3473 vue(s)

Dans un monde qui se globalise et qui tend à gommer les singularités, la tentation au repli sur soi est grande. Histoire de protéger en quelque sorte, son héritage. D’ailleurs, faut-il se défendre et exprimer ses différences face à cette mondialisation galopante ? Une grande question à l’heure où les détresses alimentaires vont grandissantes et où des zones blanches en ressources en eau, pousseront inéluctablement les peuples à des migrations forcées. Sans entrer dans un débat qui mériterait bien plus de lignes que cet édito, il n’en demeure pas moins que certains défis méritent d’être relevés comme celui de la défense d’une certaine identité « alimentaire », ne serait-ce que pour conserver ses repères culturels. Quoique, comme le rappellent avec brio les géographes de l’alimentation Gilles Fumey et Pierre Raffard dans leur tout nouveau « Atlas Alimentaire » qui paraît en avril chez CNRS Editions, l’histoire des aliments, des cuisines et des saveurs s’est justement nourrie et enrichie de ces mélanges. Et les deux auteurs d’analyser et d’illustrer l’épopée des nourritures terrestres avec de nombreuses cartographies en rappelant la phrase d’Hippocrate : « Nous sommes ce que nous mangeons ». La preuve, n’avons-nous pas voulu en 2010 rappeler au monde, voire revendiquer, que nous étions le berceau de la « cuisine et des chefs » en inscrivant le repas gastronomique français au patrimoine immatériel de l’humanité. Les Italiens, et plus particulièrement les Napolitains, viennent eux aussi de graver dans le marbre l’art du pizzaïolo napolitain tandis que la Confédération Française de la Boulangerie, soutenue par notre Président de la République, Emmanuel Macron, vient d’annoncer qu’elle souhaitait que la baguette française figure aussi dans ce répertoire mondial. Une revendication qui prend tout son sens à quelques jours du salon international de la boulangerie, Europain (lire dossier p. 52) qui ouvrira ses portes du 3 au 6 février à Paris Villepinte alors que les Français mangent de moins en moins de pain. Mais rassurez-vous, ils mangent de plus en plus de sandwichs. Alors, à quand l’inscription du jambon-beurre au patrimoine immatériel de l’humanité !

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Paul Fedèle Rédacteur en chef France Snacking Retrouvez Paul Fedèle sur Linkedin
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