Vers une réouverture des terrasses à la mi-mai avec un déconfinement territorialisé

L’allocution du Premier ministre était particulièrement attendue ce jeudi 22 avril à 18 h par tous les professionnels des cafés, hôtels et restaurants. Mais ceux-ci sont très largement restés sur leur faim… Jean Castex a, effectivement, fait un point sur la gestion de l’épidémie de Covid-19 alors que 14 millions de personnes auront subi une première dose de vaccin à la fin de la semaine. Il a également livré quelques perspectives, encore floues, quant au planning de déconfinement. Les restrictions prises depuis début avril semblent également commencer à donner des résultats encourageants, avec un début de baisse très progressive des contaminations dans près de 80 départements du territoire (- 17 % au global sur les sept derniers jours selon les chiffres présentés lors de la conférence de presse). « La situation sanitaire s’améliore. […] Le pic de la troisième vague semble derrière nous », a même avancé le Premier ministre. Si ce recul reste « fragile », du fait notamment des variants dits « sud-africains » et « brésiliens » impliquant des mesures de restrictions renforcées aux frontières, il permet au gouvernement de « lever » les contraintes de déplacement en journée à partir du 3 mai avec l'abandon de la règle des 10 kms, si la situation le permet. Et d’envisager une réouverture prochaine de certains lieux pouvant accueillir du public en se calant plus ou moins sur le calendrier qu’avait esquissé le président de la République lors de son intervention du 31 mars dernier.

Des réouvertures territorialisées en plusieurs phases

Jean Castex a ainsi évoqué la perspective de la mi-mai pour la réouverture des terrasses de bars et restaurants ainsi que de certains commerces et lieux d’activités sportives. Il a précisé que les discussions se poursuivraient dans les prochains jours avec les organisations syndicales pour préciser ce calendrier ainsi que les protocoles et les éventuelles mesures de restrictions qui accompagneront ces réouvertures. Le Premier ministre a clairement laissé entendre que les différentes phases de réouverture des établissements pourraient être territorialisées en fonction de l’évolution locale de la situation sanitaire. Reste que ces annonces devront intervenir rapidement pour les cafetiers et restaurateurs qui réclament avec insistance des perspectives claires pour organiser leur relance. Outre les questions d’approvisionnement, de réorganisation des points de vente, de conditions d’accueil de leurs clients, se posent en effet de plus en plus d’interrogations quant à la disponibilité de la main d’œuvre. Beaucoup de leurs employés, devant les incertitudes quant aux réouvertures des établissements, n’ont en effet eu d’autres choix que d’aller voir ailleurs. Dans un secteur qui employait ainsi avant la crise environ 700 000 personnes, 100 000 personnes auraient été perdues de vue selon une étude réalisée à la demande des syndicats patronaux du secteur. Le président du Groupement national des indépendants de l’hôtellerie et de la restauration, Didier Chenet, s’alarmait hier chez nos confrères d’Europe 1 de cette situation : "Toute la difficulté réside dans le fait que depuis le confinement, ces professionnels-là vivent une vie différente. Le travail qui nous attend est de trouver comment remotiver les troupes". Il espérait ainsi des perspectives claires. Tout porte à croire que ce travail se fera dans l’urgence...